Le président de la République Faustin-Archange Touadéra a présidé ce mercredi 25 aout 2021, la cérémonie de sortie de 652 élèves policiers issus de la 20e promotion. La cérémonie s’est déroulée à l’Ecole Nationale de Police en présence des autorités du pays dont le directeur général de la police, le général Bienvenu Zokoué, des officiers dudit corps des forces de l’ordre, les partenaires de la Minusca et autres plusieurs personnalités. Ladite cérémonie consacre la fin de formation de ces policiers qui viennent d’intégrer la grande famille de la police centrafricaine, au prix de multiples sacrifices consentis au cours de la formation.
Ils sont au nombre de 652 à se présenter sous le drapeau national, en démontrant par une parade qu’ils sont prêt à servir le pays, de travailler pour l’intérêt national avec dignité et dévouement. Cela fait plusieurs mois que ces filles et fils du pays sont en formation avec l’appui de la Minusca aux côtés du gouvernement centrafricain. Leur formation a été entre autres axée sur l’éducation physique militaire, les épreuves techniques, juridiques, l’ordre serré, la sécurité publique, la police administrative les techniques d’intervention, l’éthique et la déontologie, la circulation routière, la police de proximité, la protection de la scène de crime, les épreuves tactiques, disons, ils ont bénéficié de formations approfondies en maintien de l’ordre.
Dans son mot de circonstance, le Directeur de l’Ecole nationale de police a confié que c’est avec une fierté que l’institution qu’il dirige enregistre la présence des hautes autorités du pays et des partenaires à cette cérémonie. « Nous avons réussi et nous sommes fiers de célébrer ce succès en présence et des représentants de la communauté internationale », a-t-il déclaré. Le directeur de l’Ecole a loué les efforts des autorités du pays et celles de la Minusca, les encadreurs qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de cette formation et la présentation de ces nouveaux policiers sous le drapeau.
Au cours des différentes présentations, les nouveaux policiers ont démontré clairement qu’ils sont dévoués à servir le pays. Comme dira le DG Bienvenu Zokoué, servir dans la police est un honneur. Faut-il le rappeler qu’au cours de leur formation, l’accent a été mis sur le savoir-faire et le savoir-être qui instaurent plus de confiance entre les policiers et les populations. Le DG de la police a salué pour sa part les cadres formateurs qui ont su inculquer à ces élèves policiers, les premières notions inhérentes au métier de maintien de l’ordre.
Ce dernier de dire qu’être policier, c’est s’engager pour servir pour servir la République, pour combattre l’injustice, la délinquance, pour protéger malgré les risques et les difficultés. C’est dire que cette formation constitue donc un tournant important dans le pays en ce qu’elle permettra à ces nouveaux policiers de disposer d’une force capable de faire face à certains défis.
Le rajeunissement des forces de sécurité intérieure (FSI), constitue l’une des priorités du président Touadéra. C’est dans cette optique que depuis le début de son accession à la magistrature suprême de l’Etat, ce dernier a mené de nombreuses actions en faveur de la restructuration des FSI et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Ces actions visent à doter le pays des FSI professionnelles, dynamiques et républicaines. C’est pourquoi, les recrutements de ces éléments qui se font sur l’ensemble du territoire s’inscrit dans ce sens.
Et donc, les nouveaux policiers qui viennent de renforcer l’effectif de la corporation seront déployés dans tout le pays. Ils auront pour mission de sécuriser les institutions de la République, protéger les populations et leurs biens ainsi qu’à maintenir la paix.
Discours de son excellence, le professeur Faustin Archange Touadera, président de la République, chef de l’ État, chef suprême des armées, à l’occasion de la formation de 5 lieutenants et 652 élèves de policiers.
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Monsieur le 2èmme Vice Président de l’Assemblée Nationale;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Monsieur le Ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité publique ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement;
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique et Représentants des organisations internationales ;
Monsieur le Général, Chef d’État-major des armées ;
Messieurs, les Directeurs Généraux de la Police Centrafricaine et de la Gendarmerie Nationale ;
Messieurs les Chefs de délégations des forces internationales :
• MINUSCA ;
• UNPOL ;
• CIVIPOL ;
• Instructeurs russes ;
Messieurs les Officiers généraux de la Police ;
Officiers ; Sous-officiers;
Hommes de troupes ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
La cérémonie de fin de formation de la 20ème promotion de cinq (5) Lieutenants de Police et 652 Elèves Gardiens de la Paix qui nous réunit aujourd’hui, à l’Ecole Nationale de Police, marque un pas supplémentaire vers la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire et le retour de la paix et de la sécurité dans notre pays.
En effet, nul n’ignore que les crises militaro-politiques qui ont endeuillé notre pays pendant plusieurs années ont occasionné l’affaiblissement de nos institutions et l’effondrement des forces de défense et de sécurité nationales.
Devant cette situation dramatique et, convaincu qu’il n’y a pas d’Etat de droit sans les forces de défense et sécurité professionnelles, respectueuses des droits de l’homme et du droit international humanitaire, j’ai mis un accent particulier sur le recrutement, sur toute l’étendue du territoire et la formation des éléments de ces forces, dès ma prise de fonction, le 30 mars 2016.
C’est ainsi qu’à travers le RCPCA dont l’un des piliers est la restauration de la sécurité et la consolidation de la paix, surtout dans la dynamique de la Réforme du Secteur de la Sécurité, un cadre stratégique avait été validé, notamment la Politique Nationale de Sécurité qui, finalement, a ouvert la voie aux différents plans opérationnels que sont le Plan Global de Redéploiement et de Redimensionnement des forces de sécurité intérieures, ainsi qu’une stratégie nationale en matière de DDRR/RSS/RN.
Ces différents outils nous ont permis de recruter, former et incorporer au cours de mon premier quinquennat plus de 2.600 jeunes dans la Police et environ 1500 dans la Gendarmerie Nationale.
Ces recrutements successifs ont permis de rajeunir et de doubler l’effectif de ce corps noble au service de la population et réduire l’insécurité grandissante dans notre pays.
Aujourd’hui, je me réjouis, non seulement de la réhabilitation de l’image de la Police Centrafricaine, mais aussi de son efficacité opérationnelle, en dépit de l’insuffisance des moyens mis à sa disposition.
Messieurs les Officiers Généraux de la Police ;
Officiers ; Sous-officiers;
Hommes de troupes ;
Je saisis cette occasion pour vous assurer que les grandes mesures prises au cours de mon premier mandat, en matière de renforcement de la capacité opérationnelle de la Police Centrafricaine vont se poursuivre en vue d’atteindre les objectifs de la politique sécuritaire à l’horizon 2024.
Mon ambition de doter notre pays d’une Police professionnelle, inclusive, républicaine, opérationnelle et de proximité, gage d’une paix durable et d’un développement harmonieux de notre cher et beau pays, se renforce chaque jour au regard des prestations appréciables de nos Policiers.
C’est pourquoi le Gouvernement, sous mon autorité, a doté le corps de la Police d’un statut particulier.
Ce statut particulier vous confère une grande responsabilité quant à la sécurisation des personnes et des biens.
Désormais et suivant les textes qui vous régissent, vous serez engagés aux côtés des autres forces, à la défense opérationnelle du territoire national contre les forces du mal.
En cela, je voudrais réaffirmer mon attachement aux valeurs de la République qui tiennent comptent des sensibilités régionales, ethniques, religieuses et de la question du genre.
Egalement, je voudrais rappeler aux uns et aux autres que la nouvelle République que nous voulons, doit être digne et basée sur le travail de ses filles et fils.
C’est dans ce sens que j’ai instruit le Gouvernement de faire intégrer le reliquat des 500 auxiliaires de Police qui n’ont que trop souffert et ce n’est que justice et que cette justice est exclusivement réservée aux ayants droits, je voudrais dire à ceux qui le méritent et à ceux qui ont mouillé le maillot pendant les moments les plus difficiles.
Chers jeunes Gardiens de la paix ;
La cérémonie de ce jour, au-delà de son aspect festif, marque une nouvelle étape dans votre vie.
Vous êtes désormais appelés à respecter le drapeau, symbole de notre Nation, à servir et défendre votre pays avec abnégation, jusqu’au sacrifice suprême.
Gardiens de la Paix, vous travaillerez près de la population, dans la vision de la Police de proximité.
Vous apporterez aide et assistance aux personnes en danger, quelles que soient les circonstances et de manière désintéressée.
Par la tenue de corps que vous portez si fièrement, vous symboliserez la République, vous la représenterez partout et vous la défendrez contre les malfaiteurs, les délinquants et tous ceux qui perturbent au quotidien l’ordre public.
Le peuple doit être fier de vous. Vous devez aussi être fiers d’incarner la République.
Je tiens ici à rappeler que la règle d’or de mon second mandat, est « l’impunité zéro ».
Je vous demande, en votre qualité d’auxiliaires de la justice, de respecter et de faire respecter les lois de la République, dans le respect des droits humains.
Je voudrais attirer l’attention des brebis galeuses qui n’ont pas encore suivi la transformation positive de la Police.
J’entends beaucoup de plaintes de nos concitoyens, surtout des opérateurs économiques, des conducteurs de bus, de taxis et motos-taxis, sur des faisceaux d’attitudes contradictoires à la déontologie policière.
On signale régulièrement de nombreux cas de rackets, de concussions, d’extorsions de fonds, parfois sur des barrières illégales et sans véritable contrôle de sécurité.
Les ennemis de la paix exploitent cette faiblesse pour faire entrer des mercenaires et des armes de guerre sur le territoire national, et même dans la capitale où siègent toutes les institutions de la République.
Jeunes Officiers et Gardiens de la Paix. N’imitez pas ces mauvais exemples. Trouvez dans votre corps des modèles à suivre et ils sont nombreux ceux qui ont fait ou font aujourd’hui la fierté de la Police.
Vous devez avoir à l’esprit que le pays demeure fragile. On assiste malheureusement à une résurgence des braquages, de vols à mains armées, de viols, de trafics d’organes humains et des tentatives permanentes de déstabilisation des institutions de la République.
Sous la conduite de vos anciens, vous serez amenés à vous confronter à la vie professionnelle, aux réalités du terrain.
Je ne doute pas qu’ils vous ont inculqués la nouvelle vision de notre Police qui monte en puissance et qui a fait ses preuves à Bambari et partout ailleurs, pendant les douloureux événements que le pays a connus.
Grâce à leur courage, à leur détermination et à leur sens de sacrifice aux côtés des autres forces nationales et internationales, la paix revient petit à petit dans notre pays.
Pour maintenir les acquis, je demande aux autorités policières de maintenir la rigueur, la discipline, mais aussi d’assurer une gestion rationnelle du personnel et des moyens mis par le Gouvernement et les partenaires à la disposition de la Police.
Par conséquent, j’instruis le Ministre de la Sécurité et le Directeur Général de la Police de prendre des mesures qui s’imposent pour ramener à l’ordre les brebis galeuses et imposer la discipline.
Je félicite le comité d’organisation et l’équipe d’encadrement qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de cette formation.
Je les exhorte tous à poursuivre dans la même dynamique pour les prochains recrutements.
Ces résultats tangibles n’auraient pas été atteints sans les appuis de nos partenaires comme la France, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Rwanda, la MINUSCA, le PNUD, l’Union Européenne, et l’Union Africaine que je remercie ici.
En terminant mon propos, je tiens à féliciter nos valeureux Officiers et Gardiens de la Paix et leur souhaite plein succès dans leurs carrières au service de la paix, de la sécurité de notre Nation et du monde.
Vive l’Ecole Nationale de Police !
Vive la solidarité internationale !
Pour que vive la République Centrafricaine.
Je vous remercie.