Un député de la République démocratique du Congo veut que le pays fixe une limite à la somme d’argent que les hommes doivent payer comme dot avant de se marier. La dot sert d’alliance entre les familles de la mariée et du marié. Mais certaines se chiffrent en milliers de dollars.
Le projet de loi propose une limite pour ceux dans les zones urbaines, une autre pour ceux des zones rurales.
Lors d’une célébration joyeuse à Kinshasa, un couple a célébré son mariage avec une cérémonie traditionnelle. En République démocratique du Congo, les mariages sont régis par le Code de la Famille, datant de l’année 1987.
Selon la loi, les hommes doivent verser une dot à la famille de la mariée avant leur union. Mais certains parents demandent beaucoup d’argent aux hommes qui souhaitent épouser leurs filles.
C’est ce qui a poussé le député Daniel Mbau, à proposer un projet de loi pour changer cela, fixant un maximum de 500 dollars dans les zones urbaines et de 200 dollars dans les zones rurales.
« De nos jours, certains parents ont transformé le paiement de la dot en un commerce. Ils demandent des voitures, des générateurs et d’autres appareils », commente le député Daniel Mbau. Le projet de loi vise à mettre fin à la commercialisation de la dot.
« Le paiement de la dot est censé être symbolique, pas une affaire commerciale », explique Laeticia Kapalayi, restauratrice à Kinshasa. « Dans le passé, nos parents payaient un sac de sel et c’était tout. Mais aujourd’hui, certains parents demandent beaucoup. J’ai assisté à une cérémonie où un parent a demandé un billet d’avion ».
Mais pour beaucoup de Congolais, y compris ce couple de jeunes mariés, il n’y a aucune raison de changer la tradition. « C’est un honneur, c’est un honneur de voir qu’il puisse m’honorer, pas avec 500 dollars quand même, il est allé au delà de ça. Et c’est vraiment un honneur pour moi et pour ma famille », clame Winnie Imana, tout juste mariée.
« On n’achète pas, c’est un symbole », continue son époux, Rémi Mulingati. « Mais comment réguler ça ? C’est une convention entre moi-même et ma belle-famille. J’amène ma famille, la belle-famille arrive et l’on discute. ‘Vous voulez notre femme, vous voulez construire un foyer avec notre fille ?' »
Le projet de loi apporterait également des révisions à d’autres parties du Code de la famille.
En plus des limites sur le prix de la dot de la mariée, le projet de loi propose l’interdiction de la polygamie et de la polyandrie, toutes des traditions séculaires chez certains Congolais. Le texte n’a pas encore été programmé pour être débattu à l’Assemblée nationale, mais il a déjà suscité de vives discussions dans tout le pays.