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Au Togo, la célébration du 1er mai, Journée internationale des travailleurs, est une tradition bien ancrée, mêlant revendications syndicales et festivités populaires. Chaque année, cette journée offre aux travailleurs l’occasion de faire entendre leurs doléances tout en célébrant leurs contributions au développement du pays.
À Lomé, la capitale, des milliers de travailleurs défilent dans les rues, arborant des tenues aux couleurs de leurs syndicats ou entreprises. Le défilé culmine généralement sur l’esplanade du Palais des congrès, où les représentants syndicaux remettent officiellement leurs cahiers de doléances aux autorités gouvernementales. Ces doléances couvrent des sujets tels que l’amélioration des conditions de travail, la revalorisation des salaires, la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle et la protection sociale des travailleurs.
Dans les ministères et entreprises, des célébrations internes sont organisées, comprenant des repas conviviaux, des animations musicales et des remises de prix. Par exemple, en 2024, les employés des ministères de l’Administration territoriale et du Développement des territoires ont partagé un repas festif, ponctué de danses et de remises de trophées, tout en présentant leurs doléances à la hiérarchie.
En province, des communes comme Gleï organisent des activités sportives, telles que des matchs de football, et des défilés impliquant artisans et travailleurs locaux, renforçant ainsi le tissu social et communautaire.
Adaptations en période de pandémie
Pendant la pandémie de COVID-19, les célébrations ont été adaptées pour respecter les mesures sanitaires. En 2021, par exemple, les rassemblements de plus de 15 personnes étaient interdits, et les activités festives ont été limitées, privilégiant les repas à emporter et suspendant les défilés et autres rassemblements publics.
En 2024, une approche innovante a été adoptée : les discours officiels et la remise des cahiers de doléances ont été reportés, laissant place à des moments de réjouissance pour les travailleurs. Le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, a souligné que les discussions sur les revendications se tiendraient ultérieurement, permettant ainsi aux travailleurs de célébrer sans formalités ce jour-là.
Réflexions sur le sens de la fête
Certains observateurs notent une évolution de la Fête du Travail au Togo, passant d’une journée de revendications syndicales à une célébration axée sur les festivités. Des critiques émergent concernant une possible dilution du sens originel de cette journée, soulignant que les activités festives pourraient éclipser les enjeux liés aux droits des travailleurs et aux conditions de travail.
En somme, le 1er mai au Togo reste une journée symbolique, oscillant entre célébration des travailleurs et plateforme de dialogue social, reflétant les dynamiques en constante évolution du monde du travail togolais.