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À force de chercher à avoir de luxe ans effort, on finit par se retrouver dans ds groupe de sacrifice ou secte. C’est le cas de cette gabonaise qui regrette d’entrer dans une secte à cause de sa vision démesurée sur le bien surtout l’argent.
Voici sa révélation
Je m’appelle Prisca. J’ai 24 ans et je vis à Libreville. Ce que je vais vous raconter m’a coûté ma paix, ma santé mentale et peut-être même mon avenir. Tout a commencé quand j’ai voulu sortir de la pauvreté par tous les moyens… même les plus silencieusement dangereux.
J’étais étudiante à l’UOB (Université Omar Bongo), en fac de gestion. Mes parents vivaient à Franceville, mais je survivais seule à Libreville avec ma petite bourse et quelques “débrouilles”. Un jour, une amie m’a parlé d’un homme influent, Monsieur Jonas, un diplomate gabonais qui venait souvent à l’université recruter de “jeunes dames élégantes et discrètes” pour des dîners privés.
Au début, j’ai hésité, mais la tentation était grande. Elle m’a dit qu’elle recevait 200 000 francs après chaque rencontre, sans même dormir avec lui. Juste “être belle et présente”. J’ai accepté.
Quand je l’ai rencontré, j’ai été surprise : un homme poli, discret, très spirituel. Il parlait beaucoup de Dieu, d’énergie, de destin, de “l’équilibre entre le visible et l’invisible”. Il me faisait lire des versets bibliques, mais aussi des extraits d’un livre ancien, écrit dans une langue étrange. Il disait que la lumière vraie ne venait pas du ciel, mais de l’intérieur du sa*ng.
Un jour, il m’a offert une bague en argent noirci. Très belle, avec une pierre rouge au centre. Il m’a dit :
— Tant que tu la portes, rien ne t’arrivera. Mais ne la perds jamais. Jamais.
Peu à peu, je suis devenue sa protégée. Il a payé mes frais universitaires, mon loyer, mes soins, mes habits. Je vivais comme une princesse. Puis un jour, il m’a dit qu’il partait pour un “rassemblement” à Lambaréné, et qu’il voulait que je l’accompagne. Il m’a promis que ce serait l’expérience la plus puissante de ma vie.
Je l’ai suivi.
On est arrivés dans une maison isolée, entourée de forêt. À l’intérieur, il y avait une salle peinte de symboles rouges et or. Il y avait sept hommes, chacun portant un masque représentant un animal : panthère, crocodile, éléphant, hibou, serpent, singe… et le dernier, un être sans visage. Ils m’ont appelée “l’enfant à la pierre rouge”, à cause de ma bague.
Ils ont commencé à chanter dans une langue ancienne. Puis, Monsieur Jonas m’a regardée et m’a dit :
— Tu es prête. Ce que je t’offre ce soir, c’est l’immortalité dans le cercle des puissants. Mais tu dois accepter que ton reflet ne t’appartienne plus.
On m’a fait asseoir. Ils ont pris une plume de vautour, l’ont trempée dans un liquide sombre et l’ont utilisée pour écrire des symboles sur mon ventre. J’ai perdu connaissance.
Quand je me suis réveillée, il faisait jour. J’étais seule. Ma bague brillait comme chauffée par le feu. En me regardant dans un miroir, j’ai vu une seconde paire d’yeux derrière les miens, comme si quelqu’un d’autre vivait en moi.
À partir de ce jour, tout a changé. J’étais chanceuse. Trop chanceuse. Je marchais dans la rue, les gens me donnaient spontanément de l’argent. J’ai décroché un job sans passer de test. Mais la nuit, j’entendais des tambours dans mes rêves. Une voix me répétait :
Ton reflet est à nous. Ton reflet est à nous.
Un soir, ma bague a disparu. Je l’avais pourtant mise comme d’habitude. Cette nuit-là, mon corps s’est mis à trembler vi*lemment. J’ai vu Monsieur Jonas dans ma chambre, alors qu’il était censé être à l’étranger. Il m’a dit :
— Tu as rompu le lien. Ils viennent te réclamer.
Depuis ce jour, je ne vis plus. Je survis. Je ne me regarde plus dans les miroirs. Ils bougent sans moi. J’ai quitté Libreville. Je vis dans un petit village vers Oyem, où je prie chaque jour pour qu’on m’oublie.
J’ai appris qu’un autre sugar baby avait été vue dans les mêmes cercles. Elle a disparu. On a retrouvé sa robe, accrochée à un arbre, en plein centre-ville, comme un avertissement.
Je vous le dis…
Ce n’est pas parce qu’un homme est riche, doux et mystique qu’il est bon. Parfois, il ne vous veut pas… il veut ce qui est caché au fond de vous : votre lumière, votre vie, votre reflet.