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La capitale kényane a connu une journée tendue ce 7 juillet 2025, marquée par un impressionnant déploiement sécuritaire et la répression de manifestations. Cette date hautement symbolique, qui commémore les émeutes pro-démocratie du 7 juillet 1990 connues sous le nom de “Saba Saba” a donné lieu à un important mouvement de contestation.
Dès l’aube, les autorités ont bouclé les principaux accès à Nairobi, suspendu les transports publics et fermé écoles et centres commerciaux. Malgré ces mesures, des centaines de manifestants, majoritairement jeunes, ont tenté de converger vers le centre-ville. La police a utilisé gaz lacrymogènes, canons à eau, et, par endroits, des tirs à balles réelles pour disperser les foules. Des affrontements ont été signalés dans le quartier de Kangemi, ainsi que dans d’autres villes comme Nakuru, Nyeri et Embu.
Initialement prévu pour honorer les luttes démocratiques, le rassemblement a pris une tournure plus revendicative, dénonçant la corruption, les violences policières et les disparitions de militants. Ce climat de tension fait suite à la mort en détention du blogueur Albert Ojwang en juin, qui avait déclenché une vague de mobilisations. À ce jour, la Commission des droits humains recense 19 morts, et six personnes, dont trois policiers, sont poursuivies pour meurtre.
Malgré l’ampleur du mouvement, le gouvernement reste sourd aux revendications, privilégiant une réponse sécuritaire au dialogue.