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Des chercheurs ont mis en évidence l’existence d’une immense réserve d’eau, enfouie à environ 700 kilomètres sous la surface de la Terre. Cette découverte, bien qu’impressionnante, ne décrit pas un océan au sens classique du terme, mais de l’eau piégée dans les roches du manteau terrestre.
L’étude repose sur l’analyse des ondes sismiques produites par les tremblements de terre. En traversant certaines zones profondes, ces ondes ralentissent, signe de la présence d’un minéral particulier : la ringwoodite. Ce minéral, formé sous de très fortes pressions, peut stocker des molécules d’eau dans sa structure cristalline. Les scientifiques estiment que cette “réserve” souterraine pourrait contenir un volume équivalent à trois fois celui de tous les océans de surface réunis.
Contrairement à ce que son nom laisse penser, il ne s’agit pas d’un océan liquide caché dans une gigantesque cavité. L’eau est chimiquement intégrée aux roches, sous forme de molécules enfermées dans le cristal. Autrement dit, il n’existe pas de mer souterraine prête à jaillir, mais plutôt un réservoir minéral invisible à l’œil nu.
Cette découverte pourrait transformer notre compréhension du cycle de l’eau terrestre. Elle suggère que la planète abrite une source interne d’eau considérable, capable d’influencer l’équilibre entre les océans de surface, l’atmosphère et les profondeurs. Elle relance aussi un vieux débat scientifique : l’eau est-elle venue de l’espace via des comètes et des astéroïdes, ou bien la Terre en possédait-elle déjà une grande partie dès sa formation ?
Si les chercheurs confirment l’ampleur de cette réserve, elle deviendrait un élément majeur pour expliquer la stabilité des océans à travers les âges. Mais une chose est sûre : sous nos pieds, à des centaines de kilomètres de profondeur, la Terre cache encore des secrets insoupçonnés.
Daniel GABA DOVI