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Depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en janvier 1991, la Somalie s’enlise dans une guerre civile sans fin, marquée par des violences tribales, des rivalités de pouvoir et une crise humanitaire d’une ampleur tragique.
Aux origines du conflit : un État en déliquescence
Le renversement de Siad Barre, au pouvoir depuis 1969, a laissé un vide politique béant. Dès avril 1991, les chefs de guerre issus des clans Hawiyé et Darod — notamment Ali Mahdi Mohamed et le général Mohamed Farrah Aïdid — s’affrontent pour le contrôle de Mogadiscio. Ces luttes fratricides provoquent des milliers de morts et déplacent des centaines de milliers de civils.
Une guerre civile alimentée par les armes et les clans
L’héritage des conflits de la Guerre froide et des tensions régionales a laissé un arsenal abondant entre les mains des factions. Mogadiscio devient une ville morcelée, chaque quartier contrôlé par un seigneur de guerre. En 1992-1993, l’intervention internationale (UNITAF puis ONUOSOM) tente de rétablir l’ordre, mais se heurte à une résistance farouche, culminant avec la bataille de Mogadiscio, tragique pour les soldats américains et somaliens.
Un conflit aux ramifications régionales et idéologiques
La guerre somalienne dépasse rapidement les frontières nationales. L’Éthiopie mène des incursions, tandis que des groupes islamistes radicaux, comme Al-Shabaab, émergent dans les années 2000, imposant une vision extrémiste. Malgré plusieurs tentatives de former un gouvernement fédéral, le pays reste en proie à la violence, à la famine et à une instabilité chronique.
Mogadiscio, épicentre d’un drame national
La capitale somalienne incarne le chaos : attentats, combats de rue, sièges. Pour ses habitants, chaque jour est une lutte pour survivre, entre peur constante et espoir ténu de reconstruction.
Vers une paix possible ?
Plus de trente ans après le début du conflit, les défis restent colossaux : désarmement des milices, refondation des institutions, lutte contre la corruption et le terrorisme. Pourtant, la résilience du peuple somalien, soutenu par une diaspora active et des partenaires internationaux, laisse entrevoir une lueur d’espoir.
La guerre en Somalie n’est pas qu’un conflit armé : elle est le miroir d’une nation brisée, mais toujours debout, portée par la volonté de renaître.





