Ces dernières semaines, les combats se sont concentrés en Amhara, où les rebelles ont revendiqué la prise de deux villes stratégiques, Dessie et Kombolcha, situées à 400 kilomètres au nord d’Addis Abeba.
L’armée de libération oromo (OLA), groupe rebelle allié au TPLF, a annoncé s’être emparée de localités plus au sud, à environ 320 kilomètres de la capitale, où le TPLF l’a rejointe.
Le TPLF n’exclut pas de marcher sur Addis Abeba.
Un porte-parole de l’OLA a estimé mercredi qu’atteindre la ville était « une question de mois, si ce n’est de semaines »
Dans des déclarations diffusées par le site Internet américain Axios, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a mis en garde contre le déclenchement de combats pour des motifs ethniques, exprimant ses craintes d’une répétition de ce qui s’est passé au Rwanda.
Le porte-parole a de nouveau exhorté les ressortissants américains à quitter « immédiatement » l’Éthiopie en guerre par leurs propres moyens, en ajoutant cet avertissement : il n’y aura pas d’opération d’évacuation militaire comme ce fut le cas pour l’Afghanistan.
« Il n’y a aucune raison pour que les Américains attendent la dernière minute » pour partir du pays de la Corne d’Afrique avec des vols commerciaux, a-t-il déclaré.
« Ce que nous avons fait en Afghanistan était unique », « un pont aérien militaire de près de 125 000 personnes », « ce n’est pas quelque chose que le gouvernement américain peut reproduire ailleurs » a-t-il ajouté.
Le chef de l’ONU Antonio Guterres a réitéré son appel à « une cessation immédiate des hostilités et un accès humanitaire sans entrave afin de fournir une aide vitale urgente », selon son porte-parole, plaidant pour un dialogue national « inclusif ».
Pour sa part, le patron de la diplomatie européenne Josep Borrell Fontelles, a déclaré que la sécurité et la stabilité de l’Éthiopie sont menacées par l’escalade de la crise politique et humanitaire dans ce pays.
Borrell a ajouté dans des déclarations à la presse que l’Union européenne est désireuse d’empêcher une guerre civile qui conduirait au chaos dans toute la région.
Il a déclaré à la presse que l’Union européenne ferait tout son possible pour épargner aux citoyens éthiopiens le chaos d’une guerre civile totale, soulignant le soutien de l’Europe aux efforts de l’Union africaine pour amener les parties à la table du dialogue.
Sur le plan africain, l’envoyé spécial de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique Olusegun Obasanjo qui était auparavant président nigérian poursuit ses efforts pour mettre fin à la guerre qui dure depuis près d’un an.
« Toutes les parties ont exprimé leur souhait de paix, de sécurité et de stabilité », a déclaré l’ancien président du Nigeria Obasanjo.
Toutefois, a précisé M. Obasanjo, les belligérants ne s’accordent pas encore sur les moyens à déployer pour atteindre cet objectif.
Obasanjo mène une campagne internationale pour mettre fin au conflit qui ravage le nord de l’Éthiopie opposant depuis un an l’armée fédérale aux rebelles tigréens et qui a fait plusieurs milliers de morts et déplacé plus de deux millions de personnes.
Le président de République de Kenya Uhuru Kenyatta est arrivé dimanche en Éthiopie dans le cadre des efforts d’une médiation régionale.
Selon les experts, il est encore trop tôt pour espérer résoudre les conflits dans cette région d’Afrique….!
Adel Lux