RDC : Le quart de la population aura besoin d’aide humanitaire en 2022, selon un rapport onusien

La République démocratique du Congo (RDC) sera frappée par une crise alimentaire qui concernera le quart de sa population en 2022, ont prévenu, mardi, les Nations Unies dans un rapport.

Le pays « demeure le premier pays au monde au regard du nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë, avec 27 millions de personnes affectées », a déclaré le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Les personnes en phases de crise et d’urgence (phases de l’IPC 3 ou plus) se « trouvent principalement dans les régions affectées par des conflits et mouvements de population et des épidémies », selon l’agence onusienne.

La crise de la République démocratique du Congo demeure l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées au monde.

D’après la même source, « si la situation est restée relativement stable ou s’est améliorée dans certaines régions en 2021, les conflits armés et les catastrophes naturelles continuent de provoquer des mouvements de population importants dans l’est du pays ainsi que de nombreux incidents de protection, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri où l’état de siège a été instauré en mai 2021 ».

La RDC abrite l’un des nombres les plus élevés de personnes déplacées au monde et le plus élevé sur le continent africain. Le pays compte 5,5 millions de personnes déplacées internes, quelques 1,2 million de personnes retournées et 517 140 personnes réfugiées et demandeurs d’asile des pays voisins.

En 2021 seulement, il est estimé que 1,5 million de personnes se sont déplacées en raison principalement d’attaques, d’affrontements armés ou de conflits fonciers et intercommunautaires.

« Un certain nombre de ces personnes ont dû se déplacer plusieurs fois du fait de la persistance des violences », regrette l’OCHA.

Les conflits, les épidémies et les désastres naturels continuent de peser fortement sur les conditions de vie, sur le niveau élevé de pauvreté au sein de la population, sur les faibles infrastructures publiques et services sociaux ainsi que sur les dynamiques de conflits intercommunautaires autour des ressources naturelles et minières.

« Les problématiques structurelles demeurent, comme l’accès limité des populations à des services de base de qualité, l’insuffisance de politiques publiques de développement et de protection sociale à l’attention des plus vulnérables, ainsi que de profondes inégalités de genre », d’après l’OCHA.

De janvier à octobre 2021, 49 661 cas de violations de droits humains ont été enregistrés traduisant une détérioration continue de la situation sécuritaire dans les provinces en conflit en particulier celle de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika.

« La tendance des cas de violations rapportés est à la hausse par rapport à l’année dernière. Les violences basées sur le genre (VBG) et les violations graves contre les droits de l’enfant restent également des problématiques majeures », rapporte le bureau onusien.

Près de 4,2 millions de personnes souffrent de la malnutrition aiguë, dont 2,4 millions d’enfants de moins de cinq ans.

Sur un total de 21 maladies à potentiel épidémique sous surveillance en RDC, 6 ont été épidémiques en 2021 (contre 5 en 2020), en l’occurrence le choléra, la rougeole, la COVID-19, la maladie à virus Ebola (MVE), la poliomyélite et le paludisme. L’accès limité à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement et la faible couverture vaccinale dans le pays favorise la propagation des épidémies.

Selon l’OCHA, l’accès humanitaire à l’ensemble des populations dans le besoin demeure une problématique majeure en RDC.

« Les opérations des acteurs humanitaires restent limitées ou entravées en raison de l’insécurité, du manque d’infrastructures et de l’enclavement de certaines zones du pays ainsi que d’obstacles administratifs. La persistance des violences affectant les acteurs humanitaires reste préoccupante », souligne le rapport.

De janvier à octobre 2021, indique le rapport, 260 incidents de sécurité affectant directement des personnels et biens humanitaires ont été rapportés, 7 travailleurs humanitaires ont été tués, 26 blessés et 23 enlevés. Le Nord-Kivu et l’Ituri sont les provinces les plus affectées.


Source : Agora 24

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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