Algérie : émission de 150 délégations rogatoires internationales pour récupérer l’argent détourné

Les autorités judiciaires algériennes ont émis 150 délégations rogatoires internationales pour traquer les personnes impliquées dans des affaires de corruption et récupérer l’argent détourné et transféré illégalement à l’étranger.

« De nombreux pays ont répondu aux demandes algériennes », a affirmé, ce lundi sur le plateau de la chaîne privée Echourouk TV, le directeur général des affaires judiciaires et juridiques au ministère algérien de la Justice, Lotfi Boudjemaa.

Le même responsable ne fournit, toutefois, pas davantage de détails sur les noms des personnes visées et les montants concernés par les détournements.

Dans le cadre de sa campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre 2019, rappelons-le, le président Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à récupérer les deniers publics placés à l’étranger.

Il avait même affirmé « qu’il disposait d’un plan pour réussir cette tâche ».

Concernant la polémique autour d’un règlement « à l’amiable » des affaires de corruption, Lotfi Boudjemaa a démenti l’existence de toute démarche dans ce sens.

« Il n’y aura aucune négociation avec les hommes d’affaires incarcérés dans le cadre de la lutte contre la corruption. Cette éventualité n’est jamais posée », a-t-il assuré.

Pour rappel, lors de la présentation de son plan d’action devant le Parlement, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait évoqué, en septembre dernier, un règlement à « l’amiable avec les personnes morales (entreprises) impliquées dans les scandales de corruption ».

Face à la polémique et les critiques des députés à l’Assemblée populaire nationale (APN), il a été contraint de s’expliquer, en affirmant que la démarche « ne concernera pas les personnes physiques ».

Pour accélérer les démarches en vue de récupérer « l’argent des Algériens », le Premier ministre avait également appelé, en octobre dernier, les diplomates algériens à s’impliquer activement dans cette opération.

« Le président de la République s’est engagé, à plusieurs reprises, à lutter contre la corruption et à récupérer des fonds pillés qui ont été transférés clandestinement à l’étranger. Il a approuvé, à cet effet, une approche globale. Il a également décidé de mettre en place un comité d’experts, travaillant sous ma direction directe, pour assurer le suivi de ce dossier », avait-il rappelé.

Selon lui, les « représentations diplomatiques algériennes sont appelées à se mobiliser pleinement pour jouer un rôle pivot ».

« Et cela en intensifiant les contacts avec les autorités étrangères compétentes pour suivre l’issue des différentes délégations judiciaires et demandes d’entraide judiciaire émises par nos autorités judiciaires », avait-il demandé.

Et d’ajouter : « Il faut aussi assurer la mise en œuvre par les pays concernés de ces actions judiciaires. Et cela en plus de contribuer, avec les autorités nationales et étrangères compétentes, à la surveillance et à l’identification de ces biens et à l’application des mesures prises à leur égard, avec la célérité et l’efficacité requises par ce type de dossier, afin d’éviter toute tentative de dilapidation de ces fonds ».

Le débat autour des fonds détournés a commencé, en Algérie, avec l’avènement du mouvement populaire, Hirak du 22 février 2019. A l’époque, les manifestants, repris par des politiques et même des hauts responsables au pouvoir, ont dénoncé le « vol de 1 000 milliards de dollars, une somme représentant les recettes pétrolières de l’Algérie pendant les 20 ans du règne du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

AGORA 24

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *