0076/HAAC/01-2023/pl/P
Âgé de 27 ans, Armel (nom d’emprunt), boulanger de profession et Volontaire pour la Défense de la Patrie (VDP) dans un village de la province de la Comoé, a comparu le 6 mai 2025 devant le Tribunal de Grande Instance de Banfora. Il était poursuivi pour avoir me-nacé de m0rt un homme, Julien (nom d’emprunt), à l’aide de son ar-me de service, une Kala-chnikov. Les faits remontent au 24 avril 2025.
Devant les juges, Armel a reconnu les faits. Il a expliqué qu’il s’était levé très tôt ce jour-là pour acheter du pain. Sur le chemin du retour, il s’est arrêté dans une boutique pour boire du thé. C’est là qu’il a aperçu Julien, un ami, qu’il a interpellé sur un ton qu’il voulait humoristique. « Je l’ai appelé « le gros » pour plaisanter », a-t-il raconté. Mais Julien n’aurait pas apprécié la remarque et l’aurait vi0lemment pla-qué au sol. Humilié, Armel est retourné à sa boulangerie, a pris son ar-me, et est revenu sur les lieux. Il a alors tiré une ba-lle au sol, puis une autre en l’air, en proférant des mena-ces : « Si quelqu’un s’interpose entre moi et lui, ce qui lui arrivera, il l’aura cherché », a-t-il déclaré devant la foule.
Julien, la vic-time, a également livré sa version. Il affirme qu’Armel l’a attaqué le premier en le saisissant par le col. « Je pensais qu’il voulait se moquer de moi, je l’ai donc projeté au sol », a-t-il expliqué. Il dit avoir été choqué de voir Armel revenir avec une arme, tirer un coup de feu, puis un second quand son frère s’est approché pour s’interposer.
Le témoignage du vendeur de thé, témoin des faits, a renforcé la version de Julien. Il confirme qu’Armel, après avoir été mis à terre, est parti en lançant : « Si tu sors, tu verras ». Il est ensuite revenu armé et a tiré deux fois. Des passants ont tenté de le raisonner, sans succès. C’est l’arrivée de deux autres VDP qui a permis de désarmer Armel. Il est reparti, puis revenu à nouveau en insultant les gens présents.
À la barre, Armel a exprimé ses regrets et demandé pardon à Julien et à sa famille, promettant de ne plus recommencer. La victime a accepté ses excuses et a affirmé ne pas vouloir se constituer partie civile.
Le procureur a requis 24 mois de prison et 1 million de francs CFA d’amende, le tout assorti de sursis. Le tribunal, retenant la culpabilité d’Armel, l’a finalement condamné à 12 mois de prison avec sursis et 500 000 francs CFA d’amende, également avec sursis.
Wangola Médias