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Lomé, décembre 2025 – Les relations entre le Burkina Faso et le Nigéria s’enfoncent dans une zone de turbulences qui pourrait déboucher sur un affrontement militaire. Onze soldats nigérians demeurent détenus à Ouagadougou depuis l’interception d’un avion militaire contraint d’atterrir à Bobo-Dioulasso le 8 décembre.
À Abuja, la patience s’effrite. Des voix influentes réclament désormais une riposte ferme contre la junte burkinabè, qualifiée de « terroriste » par certains médias nigérians. Le quotidien Naija Truths rapporte les propos d’un expert en sécurité qui exige un ultimatum de 12 heures pour obtenir la libération des soldats, faute de quoi le régime d’Ibrahim Traoré pourrait subir la puissance de feu de la première armée d’Afrique de l’Ouest.
Même au sein du parti au pouvoir, l’APC, la pression s’accentue. L’ex-sénateur Adeyole Arise dénonce un « acte inamical » contraire aux normes internationales et estime que l’option militaire doit être envisagée.
Le contraste des forces est saisissant : le Nigéria aligne plus de 230.000 hommes équipés de matériels modernes, tandis que le Burkina Faso ne peut compter que sur environ 11.000 soldats, souvent mal formés et régulièrement mis en difficulté par des groupes djihadistes.
Cet incident survient après l’échec des putschistes de l’Alliance des États du Sahel (AES) au Bénin, où l’aviation nigériane avait neutralisé leurs alliés. Pour Abuja, la voie diplomatique reste officiellement privilégiée, mais l’intransigeance de Ouaga pourrait précipiter la région dans une nouvelle crise sécuritaire.





