Selon les traditions orales transmises par les griots ouest-africains, le royaume aurait été fondé au IIIe siècle par des migrants venus de l’Est, sous l’autorité de Dinga Cissé (ou Igo Khassé Dingka).
Selon les chroniques arabes médiévales, l’empire du Ghana aurait été fondé par les Soninkés (ou Sarakholés), un groupe de Mandingues. Ce groupe d’éleveurs nomades disposant de chevaux et d’un armement en fer s’impose aux indigènes les Kabolos, qui pratiquaient une agriculture non-irriguée sur brûlis. Grâce à leur supériorité militaire les Soninkés exigent leur entretien matériel de la part des Kabolos en échange de la « protection militaire » (système rappelant ce qui se passe en Europe pendant le Moyen Âge).
Comme les Kabolos, les Soninkés sont animistes (cependant la noblesse soninkée se convertit progressivement à l’islam). Leur société est organisée par un système de castes : les hommes libres, parmi lesquels les nobles, les artisans (forgerons, griots, cordonniers) et les esclaves. Le roi est le neveu, par sa mère, du roi précédent (système matrilinéaire). La sœur du roi régnant est appelée « linguère ».
Histoire de l’empire du Ghana[modifier
La première mention écrite de l’empire du Ghana est due à un voyageur arabe au VIIe siècle. Il nomme le Ghana pays de l’or.
Des commerçants arabo-berbères arrivent au Ghana en 734. Ils commencent le trafic de l’or et des esclaves à travers le Sahara en direction de l’Afrique du Nord et de la mer Méditerranée.
À la fin du VIIIe siècle, le roi (plus ou moins légendaire) Wagadou Kaya Magan Cissé expulse les arabo-berbères. Il réalise l’unité des Soninkés et fonde en fait le premier royaume noir de l’ouest africain.
Au XIe siècle l’empire du Ghana est attaqué par les musulmane rigoristes, les Almoravides qui détruisent la capitale en 1076.
Le royaume survit tant bien que mal jusqu’au milieu du XIIIe siècle où après sa conquête par le royaume du Sosso il est intégré dans l’empire du Mali qui vient de se constituer.
Importance de l’empire du Ghana
Le Ghana dispose de ressources naturelles comme des gisements d’or de la région du Bambouk (située à l’ouest du cours moyen du fleuve Sénégal), de la noix de Kola (qui est une sorte de dopant naturel), de bois précieux qui sont amenés à dos d’âne vers le nord
L’empire pratique aussi la mise en esclavage d’êtres humains. les esclaves étant conduits à travers le Sahara par des commerçants arabo-berbères, dans des conditions souvent meurtrières.
Les villes de Koumbi (la capitale) et de Aoudaghost servent de points de départ à des caravanes, qui vont traverser le Sahara en direction du nord. Les commerçants arabo-berbères disposent depuis le IIe siècle du dromadaire et ont organisé un réseau d’étapes dans les oasis sahariens afin d’avoir un ravitaillement nécessaire en eau pendant le trajet. Les caravanes rejoignent au nord du Sahara l’importante ville commerciale de Sijilmassa (aujourd’hui Rissani au Maroc).
Situé au sud de la Mauritanie actuelle, au XIe siècle la capitale Koumbi Saleh (ou Ghana) fait l’admiration d’un voyageur arabe. D’après lui, elle a environ 20 000 habitants. C’est une ville double, avec un quartier réservé aux commerçants musulmans et un quartier royal. Le train de vie du roi semble fastueux, l’or est partout présent. Ce roi peut mobiliser une armée de près de 200 000 hommes.
Il semble que le déclin soit dû non seulement aux destructions opérées par les Almoravides (bien que les preuves archéologiques n’ont pas encore été trouvées), mais aussi à la surexploitation forestière. Une partie des Soninkés quitte alors le pays, et se dirigent vers le Sénégal ou vers le Niger. Leur déplacement favorise l’expansion de l’islam.