Il paraît que lors des débats sur la loi de finances, tous les députés ont concentré leurs interventions sur «le pouvoir d’achat et le niveau de vie du citoyen». Vous avez bien lu, le pouvoir d’achat du citoyen. Parce que le leur…
Ça fait longtemps, peut-être plus longtemps que ce dont je me souviens, que ma religion est faite. Sur l’Amérique, sa démocratie rocambolesque qui renvoie aux exercices de contorsion les plus compliqués, sur ses élections hautes en couleur mais jamais prometteuses de mieux-être, sur l’impossibilité à saisir la différence entre un démocrate et un républicain, sur cette certitude que l’Amérique restera l’Amérique, sur l’autre certitude que de ce gigantesque pays si puissant et si prospère ne nous parviendront que les peurs mais jamais le «rêve»… et sur quelque chose d’encore moins saisissable qui fascine autant qu’il inquiète.
Tout n’est pas forcément rationnel dans l’Amérique, dans le regard qu’on y porte de loin et dans les appréhensions que cette puissance charrie à chaque fois qu’elle fait l’événement planétaire, dont le plus emblématique est l’élection présidentielle.
Mais pourquoi cet intérêt renaît à chaque fois, y compris dans les moments les plus improbables, quand dans nos bouches il n’y a que cette conviction expliquée mais quelque part péremptoire, que Trump ou Harris, comme les autres concurrents depuis toujours, c’est blanc bonnet, bonnet blanc ?
Curieusement, paradoxalement, le «regain d’intérêt» ne vient pas vraiment de là où on l’attend. Enfin, de là où on aurait pu l’attendre.
Ça aurait pu être Madame Harris. Après tout, des femmes «à ce niveau de la compétition» comme disent les sportifs, il n’y en a pas eu des masses dans un pays où les lourdeurs conservatrices… pèsent toujours.
Elle aurait pu aussi susciter un espoir de changement, surtout que les démocrates comme leur vivier électoral venaient de vivre «leur» mandat présidentiel le plus calamiteux avec Biden.
Harris présentait donc l’avantage de pouvoir à la fois redorer le blason de son camp et de symboliser l’anti-Trump d’un vrai changement, voire d’une rupture.
Mais aux Etats-Unis, on ne parle pas de rupture, n’est-ce pas ? C’est donc, Trump le… changement et ce n’est finalement pas si surprenant que ça.
Dans la matinée d’hier, j’ai été particulièrement amusé par ce titre d’une chaîne d’information française : Trump président, le saut dans l’inconnu ?
Pas vraiment, non. Il va reprendre la construction du «mur», augmenter considérablement les tarifs douaniers, accélérer la réindustrialisation, éclaircir sa proposition pour l’Ukraine qui fait cauchemarder l’Europe, barricader son économie…
Elle est déjà loin l’Amérique ?