« Nous avons eu avec les Algériens au cours des derniers mois quelques malentendus, c’est déjà arrivé, il y a toujours eu des difficultés à un moment ou à un autre mais on a toujours pu les résoudre », a-t-il estimé.
Le gouvernement français accueille avec satisfaction le retour, depuis jeudi, de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, après trois mois de crise diplomatique entre les deux pays. «Il (l’ambassadeur d’Algérie, ndlr) revient oui, c’est une bonne nouvelle », a déclaré, ce vendredi sur le plateau de BFMTV-RMC, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Le chef de la diplomatie française est revenu également sur l’état des relations entre Alger et Paris, marquées par une forte tension depuis le mois d’octobre 2021, suite aux déclarations du président, Emmanuel Macron sur l’Algérie et le régime algérien.
« Nous avons eu avec les Algériens au cours des derniers mois quelques malentendus, c’est déjà arrivé, il y a toujours eu des difficultés à un moment ou à un autre mais on a toujours pu les résoudre », a-t-il estimé.
Jean-Yves Le Drian a évoqué, dans ce sens, « une volonté de relance du partenariat entre les deux pays ». « J’ai été reçu longuement par le président Tebboune (le 8 décembre dernier), nous sommes dans une volonté de relance du partenariat avec l’Algérie, nous avons une histoire commune faite de complexité, de souffrances, il faut dépasser cela et reprendre ensemble le chemin des discussions », a-t-il soutenu.
Mercredi dernier, comme rapporté par Anadolu, la Présidence algérienne a annoncé dans un communiqué que l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, allait reprendre ses fonctions jeudi 6 janvier. « Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu mercredi l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, qui reprendra ses fonctions à Paris à partir de ce jeudi 06 janvier 2022 », avait précisé le communiqué.
Le diplomate algérien a été rappelé, le 2 octobre 2021, en guise de contestation contre les propos du président français, Emmanuel Macron. Ce dernier avait affirmé, le 30 septembre lors d’une rencontre avec des étudiants issus de l’immigration, « qu’après l’indépendance de l’Algérie en 1962, le pays s’était construit sur une rente mémorielle qui avait elle-même été entretenue par le système politico-militaire ».
Il avait également jeté le doute sur l’existence de « la nation algérienne avant la colonisation française ». Ces propos ont suscité la colère des autorités algériennes qui ont également interdit le survol du territoire algérien aux avions militaires français se rendant au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane. La tension entre les deux pays a atteint son paroxysme en novembre dernier.
Le président Abdelmadjid Tebboune avait même refusé d’honorer une invitation de son homologue français pour participer à la conférence internationale sur la Libye, tenue à Paris le 12 novembre dernier. Il avait affirmé quelques semaines auparavant « qu’il ne ferait pas le premier pas » pour dégeler les relations algéro-françaises. Le 9 novembre dernier, un membre de l’entourage du président français avait affirmé qu’Emmanuel Macron « regrettait les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie.
Les autorités françaises ont, depuis cette date, entrepris des gestes de rapprochement avec Alger, dans le cadre d’un nouveau processus de réchauffement des relations entre les deux pays. Ce dernier a été ponctué par la visite surprise du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Alger, le 8 décembre dernier.
Source : AA