La Centrafrique réceptacle d’une tradition d’accueil mis à caution par les groupes armés


La situation sécuritaire en République centrafricaine reste tendue malgré la bonne volonté du gouvernement qui se donne pour mission de donner une recette d’apaisement dans le but de favoriser la stabilité du pays et l’émergence de son économie.

Malheureusement, les groupes armés restent actifs sur le terrain mettant en cause la thèse selon laquelle, le pays de Barthélémy Boganda est une tradition d’accueil.


Si Boganda pouvait revenir en vie après plusieurs décennies de sa déportation constater que son pays battait le record des coups d’Etat et des rebellions, il ne se retrouverait pas dans sa philosophie de cinq verbes de MESAN.


On se souvient que lorsque le président Faustin Archange Touadéra prend le pouvoir en 2016 dans un climat sociopolitique tendu, il était question de trouver une équation salvifique dans un pays autrefois appelé Suisse africaine. Malgré toutes les batteries allumées, les bruits des bottes se font encore sentir dans certaines localités.


Comment décrypter ces annonces qui sifflent sur nos têtes comme un souffle d’apaisement social ? L’Accord de paix et de réconciliation dit de Khartoum a été signé il y a trois ans maintenant. Toutes les parties prenantes de la crise centrafricaine y ont opposé unanimes leurs signataires. Aujourd’hui, après plusieurs cas d’atermoiements, de réticences et de violations, rien ne marche du côté des groupes armés. Certes sous les pressions internationales, certains chefs de la rébellion prêtent enfin le flanc et acceptent de désarmer non sans certaines conditions…


Ce brusque revirement que l’on peut saluer va- t-il résolument contribuer au retour d’une paix rapide et soutenue en Centrafrique ? Certains compatriotes au regard des agissements des groupes armés affichent, un optimisme mesure : « le processus est lancé, il sera certes lent, difficile mais porteur d’espoirs… »


La crise militaro- politique complexe de la Centrafrique dure depuis plus de huit ans, opposant le nouveau et fragile régime du président Faustin Archange Touadéra aux quatorze groupes armés qui lui, revendiquent le pouvoir et les deux parties, au bout de très longues négociations ont décidé d’avoir recours à un arbitrage international pour résoudre leurs différends.


A l’initiative de l’UA, plusieurs experts internationaux, à l’issue de longues et difficiles délibérations mettaient sur la table l’ébauche des textes de l’Accord de paix et de réconciliation que de toutes les parties prenantes ont fini par accepter douloureusement. Quelques jours après, les groupes armés ont contesté le gouvernement inclusif de l’ancien Premier ministre Firmin Ngrébada.

Sous la houlette des garants et facilitateurs une rencontre a été organisée à Addis-Abeba pour tenter de réduire ces tentions nouvelles et régler les derniers points en suspens : l’intégration des représentants des groupes armés au gouvernement et dans les grandes institutions républicaines (Gouvernement, Primature, Présidence de la République, Assemblée Nationale, avenir des groupes armés après le processus de DDRR, etc.)


En dépit de ces arrangements d’Addis-Abeba ayant accouché du gouvernement inclusif renforcé(GIR), quelques groupes rebelles réticents ont poursuivi leurs exactions sur les populations civiles, dressant des barrières illégales, occupant des édifices publics, et ont rejoint la CPC de François Bozizé etc. alors que le gouvernement respectait ses propres engagements.


Quelle que soit la lenteur du processus DDRR, l’opinion publique s’attend à ce que la dernière séquelle des conflits armés disparaisse. Si les Centrafricains, escomptent à partir de cette date, une réconciliation totale avec leurs anciens bourreaux d’hier, ils espèrent au moins que ce rapprochement ne pourra se faire qu’après Justice et Réparations pour ne plus parler de « paix froide. » Les groupes armés, à part leurs chefs, paraissent plus prudents voire même dubitatifs comme en témoignent les derniers remous à Nzako autour des prétendus reliquats d’ « indemnités » ou de « primes ! »

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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