On sait tous ou presque que consommer des cigarettes augmente le risque de cancer du poumon et de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Mais le tabac empoisonne tout l’organisme du fumeur et de ses proches. Une nouvelle étude met en lumière le lien entre tabac et augmentation du risque de survenue de 56 maladies.
Le tabac tue, chacun le sait. Chaque année, 8 millions de personnes meurent des conséquences de leur consommation de tabac ou de celle de leur proche (tabagisme passif). Plus précisément, la moitié des consommateurs de tabac vont en mourir. Si le tabac est facilement associé au cancer du poumon et aux bronchopneumopathies chroniques obstructives, il est moins connu qu’il peut aussi favoriser la survenue de très nombreuses autres maladies : maladies cardio-vasculaires, cancers (gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus), diabète, asthme, infections bucco-dentaires, impuissance… Les auteurs de cette étude de grande ampleur, publiée dans le prestigieux Lancet, ont souhaité déterminer les liens précis entre le tabagisme et l’incidence d’un très grand nombre de maladies. Les travaux ont été menés en Chine.
Comment l’étude a-t-elle été menée ?
Plus de 500 000 personnes ont été recrutées dans cette étude. Les sujets étaient tous adultes, âgés de 30 à 79 ans. Il y avait 210 201 hommes et 302 525 femmes. Les individus ont été sélectionnés au hasard, dans chacune des dix différentes zones de la Chine. Un questionnaire leur a été soumis au début de l’étude entre juin 2004 et juillet 2008. Celui-ci portait sur les comportements tabagiques et d’autres données clés comme le mode de vie ou les antécédents médicaux. Les patients ont ensuite été suivis grâce aux registres des décès et des maladies et grâce aux bases de données de l’Assurance maladie. Le suivi médian de chaque patient était de 11 ans. Au cours de l’étude, 48 869 personnes sont décédées et 5 252 ont été perdues de vue.
Le tabac peut augmenter le risque de très nombreuses maladies
Au début de l’étude, il y avait beaucoup plus de fumeurs (74,3 % d’hommes) que de fumeuses (3,2 % de femmes). Après analyse statistique des données, il s’est avéré que les fumeurs avaient significativement plus de risques de contracter 56 maladies (50 pour les hommes et 24 pour les femmes) comparé aux non-fumeurs. Par ailleurs, les fumeurs avaient plus de risques pour 22 causes de décès (17 pour les hommes et 9 pour les femmes) comparé aux non-fumeurs. Parmi les sujets atteints de cancers ou de maladies respiratoires, les fumeurs avaient une durée d’hospitalisation plus longue que les non-fumeurs.
Les auteurs concluent en précisant que le tabagisme est associé à des risques plus élevés de morbidité et de mortalité, et ce dans un large éventail de maladies. Il devient urgent de réduire la consommation, d’inciter à l’arrêt et d’empêcher le début du tabagisme chez les Chinois… et toute autre personne dans le monde.
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