Les deux pays étaient représentés par leurs ministres de la Défense respectifs. La République Démocratique du Congo (RDC) a signé, jeudi, un accord de coopération militaire avec l’Ouganda qui a déjà déployé ses troupes dans l’est du territoire congolais pour traquer les rebelles des Forces démocratiques alliés (ADF) opposées au régime de Kampala et accusés de multiples massacres de civils dans l’Est congolais.
La cérémonie de signature de l’accord a eu lieu à Bunia dans la province congolaise de l’Ituri frontalière avec l’Ouganda. Les deux pays étaient représentés par leurs ministres de la Défense respectifs. Cette coopération vise, entre autres, à mutualiser les efforts et les moyens entre les deux pays afin d’arriver à neutraliser les « ennemis communs », a expliqué le ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda, à cette occasion.
« Ayant des ennemis communs (ADF/MTM, résidus LRA, Ex-M23 résiduels), il nous importe de travailler ensemble pour mutualiser nos efforts, ainsi que nos moyens, en vue de neutraliser tous ces ennemis d’une part, et de promouvoir le développement économique et le bien-être de nos populations d’autre part », a déclaré le ministre. Il a également évoqué la volonté des deux parties de soutenir des projets intégrateurs en termes d’infrastructures et initiatives économiques. L’accord vise également à « examiner, amender et signer l’accord général de coopération en matière de défense, afin d’assumer le passif et de progresser vers une coopération intégrale de défense entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda », a souligné Kabanda.
Les deux pays indiquent la possibilité de partage ou vente d’électricité produite sur le Nil par l’Ouganda (barrage construit par une société chinoise dans le Nord sur le Nil Blanc), mais aussi le soutien à la construction des routes d’intérêt mutuel, « avec impact positif sur les aspects de défense et de sécurité mutuels », selon les termes de référence de l’accord.Bien avant la signature de cet accord, l’Ouganda avait déjà déployé, une semaine plutôt, un millier des membres de son armée en appui à l’armée congolaise pour combattre les ADF retranchés dans l’Est congolais depuis 1995.
Ce groupe armé est accusé du meurtre des milliers des civils dans le territoire de Beni frontalier avec l’Ouganda. Les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu devenues sanctuaires de l’ADF ont été placées depuis le mois de mai dernier sous état de siège consacrant le remplacement des autorités civiles par des officiers de l’armée et de la police. Cette mesure exceptionnelle, n’a pas encore permis à l’armée d’empêcher les massacres.
Depuis 2019, les attaques de l’ADF sont revendiquées par Daech.