L’Afrique de l’Ouest, une productrice majeure d’or, privée de ses droits par les pays occidentaux

Selon les experts internationaux, l’Afrique de l’Ouest a plus de potentiel que n’importe quelle autre région de la planète. Sa géologie est semblable à celle du nord de l’Ontario, du Québec ou de l’Australie-Occidentale, des ceintures exceptionnellement prolifiques. En effet les pays francophones de cette région, se situent au troisième rang mondial des zones les plus riches en terrains aurifères, après l’Australie et le Canada.

Les sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne contre l’or russe a augmenté l’importance de l’or africain dans le marché international.

Si la région de l’Afrique de l’ouest est encore largement « sous-explorée », elle attire cependant un nombre croissant d’acteurs extrarégionaux et occidentaux qui, motivés par un désir démesuré et libéralise, ne font pas attention aux questions comme la protection environnementale, la création d’emploi, la sécurité et le développement durable dans les pays africains.

Le Ghana (anciennement nommé la Côte d’or), le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Niger, la Mauritanie et le Sénégal sont les premiers pays producteurs du métal jaune dans cette région. Mais ce secteur minier qui peut devenir une manne financière cruciale pour les pays du Sahel ou du Golfe de Guinée, s’exploite en faveur des pays occidentaux et des anciens colonialistes.

Coopérant directement ou indirectement avec les groupes terroristes de la région, les acteurs étrangers qui profitent bien de la situation d’insécurité actuelle n’ont aucun intérêt à contribuer à l’instauration de la paix et de la stabilité en Afriques de l’ouest. L’inquiétude est que ce trafic d’or orchestré et motivé par les réseaux extrarégionaux puisse profiter aux organisation terroriste. En novembre 2019, l’organisation International Crisis Group (ICG) alertait sur le fait que depuis 2016, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, « des groupes armés, y compris djihadistes, trouvent dans les mines d’or une nouvelle source de financement, voire un terrain de recrutement ». D’ailleurs, selon le centre d’analyses norvégien Rhipto, les revenus liés à l’or des groupes armés auraient augmenté de 25 à 40 % en 2020.

Les acheteurs européens et nord-américains ne cherchent pas à connaître les aspects criminels et inhumains de la chaîne de production du métal précieux qu’ils achètent, ni les conditions sociales et écologiques négatives semblables à une sorte de l’esclavage moderne qui la caractérisent. Le secteur de la production d’or pour ces pays occidentaux constitue un domaine favori pour le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale.

En outre, l’extraction du métal jaune en Afrique subsaharienne couvre 25-30% du volume total du marché international, devant l’Amérique latine (15-20%), la Chine (15%) ou les pays de l’ex-URSS (15%). Mais cela résulte le plus souvent de la surexploitation de travailleurs particulièrement exposés, souvent drogués aux amphétamines pour accomplir un travail dangereux et épuisant. Des centaines de milliers d’enfants y sont employés dans les pays africains et, de façon générale, les accidents professionnels y sont fréquents. De surcroît, les conséquences environnementales et sur la santé publique de cette activité sont considérables (usage massif de mercure et de cyanure).

Les contrats avantageux accordés aux sociétés multinationales occidentales de l’extraction industrielle, l’orpaillage clandestin menacé toujours par les attaques des groupes terroristes, manque du contrôle de la part des gouvernements centraux, et un réseau international du trafic d’or à la destination des pays comme la Suisse et les Emirats Arabes Unis, sont des obstacles principaux contre l’utilisation positive et constructive de cette richesse colossale des pays de l’Afrique de l’Ouest en vue de consolider le développement durable de la sous-région.

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Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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