L’Algérie veut appuyer l’influence russe au Mali et en Afrique

Le soutien d’une option russe au Mali n’est pas sans provoquer des tensions au sein du gouvernement algérien. Cependant, une grande partie de l’état-major des armées est traditionnellement russophile affirme Le Monde. Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po Paris nous rappelait que « sur le plan sécuritaire, l’armée algérienne est équipée à près de 80% de matériel militaire russe. »

Laisser entendre que l’Algérie pourrait soutenir cette option dans le but de chercher à protéger ses intérêts dans une zone proche de son territoire, qui a été abandonnée par la France, n’est pas neutre.

Mais il n’est pas certain qu’un contrat de Bamako avec le groupe privé Wagner puisse aboutir. Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian et la ministre des Armées Florence Parly ont plusieurs fois exprimé leur désaccord.

L’Union européenne, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(Cédéao) ont aussi mis en garde le Mali, comme nous l’expliquait le professeur émérite à Sciences-Po Paris, Roland Marchal : »De fait, les Européens ont vécu la présence de Wagner avec une certaine amertume. Un peu à l’analogue de la Banque mondiale qui finance des reconstructions économiques et qui voit certains États s’endetter massivement auprès de la Chine. »

L’intervention de mercenaires du groupe Wagner en Centrafrique est très controversée. La France a gelé son aide budgétaire et sa coopération militaire avec la Centrafrique, ancienne colonie, qu’elle a accusée d’être « complice » d’une campagne anti-française orchestrée par Moscou.

Si l’Algérie décide d’intervenir sur ce terrain, ça peut faire peser la balance du côté malien selon Le Monde.

En agissant de cette façon, le pouvoir algérien fragilisé depuis deux ans par le mouvement de contestation Hirak tente de se légitimer, selon Kader Abderrahim : « Encore une fois, la légitimité de ce régime politique est aujourd’hui contestée par les Algériens. Pendant deux ans et demi, le Hirak est descendu massivement dans les rues de toutes les villes d’Algérie. Ce qui est quand même un phénomène nouveau.
Malheureusement, ils n’ont pas reçu le soutien attendu de l’extérieur, si ce n’est de la diaspora algérienne, notamment celle de France mais pas seulement ; et donc c’était très insuffisant pour faire plier le régime à Alger, qui use de cette ficelle patriotique, nationaliste, et qui continue aujourd’hui encore à instrumentaliser l’histoire. »

TV5MONDE

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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