Le multimilliardaire américain Elon Musk lorgne-t-il le Grand Sahara algérien ?

Elon Musk a mis en avant, dans un tweet, la position stratégique de l’Algérie et l’impact mondial que pourrait avoir une exploitation de son potentiel solaire. Le milliardaire américain répondait à un message posté par un expert en la matière qui remettait au goût du jour la thèse d’une chercheuse allemande de la faculté de physique et des sciences géologiques, relevant de l’université technique de Braunschweig. «La surface totale de panneaux solaires qu’il faudrait pour alimenter le monde, l’Europe et l’Allemagne. Cette carte est issue de la thèse de Nadine May», a écrit l’expert en reprenant une carte géographique où apparaît le Grand Sahara algérien.

«Une décision tellement évidente», a réagi le magnat américain qui vient de racheter le géant de la Toile Twitter, laissant entendre ainsi qu’il pourrait même investir lui-même dans un tel mégaprojet, dans le contexte de la grave crise énergétique qui frappe l’Europe de plein fouet depuis le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine.

Dans sa thèse publiée en 2005 et intitulée «Eco-bilan d’une électricité solaire, transmission de l’Afrique du Nord vers l’Europe», Nadine May évoquait le rendement total du potentiel solaire thermique de l’Afrique du Nord, où la grand Sud algérien occupe la majeure partie de cette région. «Une superficie de 3,49 millions de km2 est disponible pour des emplacements potentiels d’installations solaires thermiques et de centrales électriques dans les pays d’Afrique du Nord», écrit l’universitaire allemande, pour laquelle «si un rendement d’électricité solaire de 250 GWhel/km2 est pris comme base pour cette zone, un rendement de 872 500 TWhel/an en résulterait».

«L’énergie réelle du monde demande de 16 076 TWh/an et pourrait théoriquement être bien mieux satisfaite. En d’autres termes, une superficie de 254 km x 254 km serait suffisante pour répondre à la demande totale d’électricité du monde», explique-t-elle encore, en ajoutant que «la quantité d’électricité nécessaire à l’Union européenne, qui compte 25 Etats [en 2005, ndlr], pourrait être produite sur une superficie de 110 km x 110 km». «Pour l’Allemagne, avec une demande de 500 TWh/an, une zone de 45 km x 45 km est nécessaire, ce qui concerne 0,03% de toutes les zones adaptées en Afrique du Nord», indique la chercheuse.

«Ces considérations ne font que souligner le grand potentiel de cette énergie», poursuit-elle dans un chapitre consacré à cette question, comme si elle avait anticipé la crise qui allait frapper de plein fouet les pays européens près de vingt ans plus tard. «Cela ne doit pas donner l’impression d’être la seule option pour l’expansion des énergies renouvelables. Il s’agit plutôt d’utiliser toutes les énergies renouvelables qui peuvent être trouvées dans un pays et de les combiner ensemble de façon équilibrée», fait-elle savoir.

Les yeux sont donc braqués vers l’Algérie, plus grand pays d’Afrique, et de son ensoleillement qui constitue déjà une alternative aux énergies fossiles. L’Algérie commence déjà à entrevoir l’après-pétrole, en cherchant des alternatives à cette richesse souterraine qui continue d’être sa principale ressource financière. Les efforts visant à augmenter de façon substantielle les exportations hors hydrocarbures sont accompagnés par le recours progressif aux énergies renouvelables et inépuisables qui classeront l’Algérie de demain parmi les premières puissances énergétiques au monde.

Si le perspicace Elon Musk a flairé le filon, c’est que le pays a tout intérêt à suivre sérieusement cette piste.

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Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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