Les propos du ministre iranien des Affaires étrangères à ses homologues français et allemand ont signalé une série de pourparlers difficiles à venir pour toutes les parties alors qu’elles devaient se réunir à nouveau après six mois à Vienne.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré à son homologue français que Téhéran « continuera vigoureusement à renforcer sa puissance de défense ». Leur droit souverain , a-t-il dit, sera exercé « sans prêter attention au comportement non constructif de l’Amérique ».
Face aux critiques croissantes des puissances occidentales, la République islamique a déclaré que son programme de missiles controversé fait partie de sa « doctrine de défense » et ne fera jamais l’objet de négociations.
La conversation téléphonique du haut diplomate iranien avec Jean-Yves Le Drian s’est tenue moins de trois semaines avant la reprise prévue des négociations visant à rétablir le Plan d’action global conjoint (JCPOA). L’ancien président américain Donald Trump s’est retiré de l’accord multilatéral en mai 2018. Son successeur, Joe Biden, a toutefois demandé son retour à la condition que l’Iran démontre qu’il respecte pleinement l’accord. Les six tours précédents qui impliquaient des contacts indirects entre la République islamique et l’administration Biden ont été ajournés en juin, lorsque le siège du pouvoir exécutif à Téhéran a été pris par le président pur et dur Ebrahim Raisi.
Amir-Abdollahian a déclaré au ministre français des Affaires étrangères que Téhéran poursuivrait une « approche pragmatique » dans les pourparlers, soulignant la position iranienne selon laquelle Washington doit garantir qu’il n’abandonnera plus jamais l’accord. Il a accusé les trois membres européens du JCPOA – le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne – de « silence » face aux « exigences excessives des États-Unis ».
