0076/HAAC/01-2023/pl/P
L’ex-président sénégalais Macky Sall aurait été discrètement invité par les autorités marocaines à quitter le pays, selon des sources relayées par Cridem.org et SeneWeb. Cette décision surprend, d’autant plus que le Maroc et Macky Sall ont longtemps entretenu des relations étroites au sein de l’Union Africaine. Mais cette soudaine prise de distance reflète une évolution des priorités diplomatiques du Maroc, notamment dans le contexte des tensions judiciaires entourant l’ancien dirigeant sénégalais.
Cette pression viendrait directement du nouveau gouvernement sénégalais, qui aurait mis en garde Rabat : en cas de demande d’extradition, le Maroc devra coopérer sous peine de tensions accrues entre les deux pays. Cette exigence s’inscrit dans la volonté de Dakar de faire toute la lumière sur des affaires de corruption présumées sous le régime de Macky Sall.
Les accusations sont lourdes : selon un rapport de la Cour des comptes, des détournements de fonds, du blanchiment d’argent et de l’enrichissement illicite auraient eu lieu sous son mandat. Le gouvernement sénégalais, par la voix du porte-parole Mahamadou Moustapha Ndiack Sarré, affirme que Macky Sall ne pourra pas échapper à la justice, tandis que le ministre de la Justice Ousmane Diagne évoque des faits pouvant revêtir un caractère criminel.
Le Maroc semble vouloir préserver ses relations avec le Sénégal en prenant ses distances avec Macky Sall, illustrant ainsi son pragmatisme diplomatique. Cette affaire souligne à quel point les enjeux judiciaires peuvent remodeler les alliances politiques en Afrique de l’Ouest.
Votre avis nous intéresse. Le Maroc a-t-il raison de prendre ses distances avec Macky Sall pour préserver ses relations avec Dakar, ou aurait-il dû lui accorder une protection ? Débattons-en en commentaire