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Au cours des derniers jours, des mouvements d’opposition ont revendiqué plusieurs actions armées. Ces organisations nouvelles ont associé ces actions de revendications sociales et politiques précises, exclusivement dirigées contre le CNSP. Nous partageons notre éclairage sur ce phénomène nouveau.
Le 21 juin 2024, le Front Patriotique pour la Justice (FPJ) a revendiqué l’enlèvement du préfet de Bilma et de sa délégation dans la région d’Agadez. Cet acte marque la première opération d’envergure de ce groupe politico-militaire. Selon un communiqué signé par Mahamat Tori, le FPJ entend rétablir l’État de droit et lutter contre l’injustice, la corruption et l’impunité. L’enlèvement du préfet est présenté comme un « moyen de se faire entendre ». Le groupe a précisé dans ses communiqués sur les réseaux sociaux qu’il ne ciblerait pas les civils, respectant le droit humanitaire.
Parallèlement, le Front Patriotique de Libération (FPL), dirigé par Mahamoud Sallah, a revendiqué le sabotage, le 16 juin du pipeline reliant le Niger au Bénin. Ce pipeline symbolique, au cœur de l’actualité ces dernières semaines du fait de la tension entre les deux Etats, était une cible stratégique. Le Niger cherche maintenant à faire transiter le pétrole par le Tchad, nous publierons prochainement une analyse sur le sujet.
Ces différents groupes sont autonomes mais semblent liés par une intention de s’organiser conjointement. Le Conseil de la Résistance pour la République (CRR), autre formation politique opposée à la Transition, a en effet signé un mémorandum pour se coordonner avec le FPL. Ensemble et avec le FPJ, ils revendiquent en effet un objectif commun : la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum, détenu à Niamey depuis le coup d’État de juillet 2023, et le retour aux institutions démocratiques.
Cette escalade des modes opératoires de l’opposition, et leur démarche commune, laisse sans doute présager une détermination et un engagement qui n’en est qu’à ses débuts…