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Diezani Alison-Madueke, figure emblématique du secteur pétrolier nigérian, a connu une ascension spectaculaire. Première femme à diriger la branche nigériane de Shell avant d’être nommée ministre des Ressources pétrolières (2010-2015), elle semblait inébranlable. Cependant, derrière ce succès, un scandale de corruption d’ampleur internationale se profilait.
Accusée d’avoir détourné des milliards de dollars via la NNPC, Diezani quitte précipitamment le Nigeria en 2015. Mais son exil ne la protège pas longtemps. Arrêtée en octobre 2015 par la NCA britannique pour blanchiment d’argent, elle est libérée sous caution mais demeure sous surveillance.
L’ampleur des détournements devient vertigineuse. En 2017, l’ EFCC nigériane identifie 153 millions de dollars de fonds détournés. Son patrimoine colossal inclut des propriétés de luxe, des bijoux sertis de diamants et des accessoires extravagants. Aux États-Unis, ses complices sont traqués, entraînant la saisie de yachts et de biens immobiliers d’une valeur dépassant les 100 millions de dollars. En 2023, Londres l’inculpe pour corruption, l’accusant d’avoir reçu des pots-de-vin et privilèges en échange de contrats pétroliers.
Malgré les preuves, en 2025 Diezani nie les accusations, dénonçant une persécution politique. Avec 80 propriétés confisquées et des milliards de dollars détournés, elle demeure au cœur d’un scandale révélateur des profondes failles de gouvernance au Nigeria, un pays aux immenses richesses, mais rongé par la corruption.