Ouganda : Un chef de guerre introuvable, mais jugé par la CPI

Joseph Kony, le chef de guerre insaisissable qui défie encore la justice internationale. Depuis près de vingt ans, son nom figure sur la liste des criminels de guerre les plus recherchés au monde. Joseph Kony, chef de guerre ougandais, est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI). En dépit des mandats d’arrêt lancés contre lui en 2005, il reste introuvable. La juridiction de La Haye a récemment ouvert, pour la première fois de son histoire, une procédure par contumace contre lui.

Né en 1961 dans le nord de l’Ouganda, Joseph Kony a grandi au sein de l’ethnie acholi. À la fin des années 1980, il prend les armes et fonde la Lord’s Resistance Army (LRA), une rébellion qui prétendait combattre le régime de Yoweri Museveni. Très vite, le mouvement plonge la région dans l’horreur. Inspiré par un discours mystico-religieux mêlant références bibliques et pratiques occultes, Kony impose la terreur aux populations locales.

Les atrocités commises par la LRA marquent les mémoires : villages entiers massacrés, enfants enlevés puis transformés en soldats ou esclaves sexuels, civils mutilés. Des organisations internationales estiment que plus de 100 000 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers d’enfants enrôlés de force au cours des années de violence.

En 2005, la CPI délivre son tout premier mandat d’arrêt contre Joseph Kony et plusieurs de ses lieutenants. Mais malgré les opérations conjointes de plusieurs armées africaines et le soutien des États-Unis, le chef rebelle parvient à disparaître dans les zones reculées de la République centrafricaine, du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo.

Le grand public découvre son nom en 2012 grâce à la campagne virale “Kony 2012”, qui visait à mobiliser la jeunesse mondiale pour exiger son arrestation. Pourtant, treize ans plus tard, l’homme demeure insaisissable.

Aujourd’hui, le procès ouvert par la CPI marque une étape historique. Même absent, Joseph Kony sera jugé pour les crimes qui lui sont reprochés. Une manière, espèrent les victimes et les défenseurs des droits humains, de rappeler que la justice internationale peut s’imposer, même face aux criminels les plus fuyants.

Daniel GABA DOVI

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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