RCA : le douanier Aristide Angouré ou l’homme de main du DG Frédéric Théodore Inamo dans la gestion des quittanciers parallèles

Dans notre dernier article intitulé : « Centrafrique : les grossiers mensonges de M. Frédéric Théodore Inamo alias Balthasar sur les performances de la douane », nous avons informé le public centrafricain sur l’échec ahurissant et total de ce Monsieur à la tête de la douane centrafricaine et ses responsabilités directes dans les nombreuses affaires de scandales financiers, de malversations financières, de gabegies et de détournements massifs qui ont caractérisé négativement sa gestion.

Fort étonnamment, par pure coïncidence, au même moment circule sur les réseaux sociaux le Rapport de l’Inspection Générale des Finances. Dans cet important document, nous avons été informés de ce que « dans l’optique de la sécurisation des recettes publiques et de la maîtrise des dépenses de l’Etat, le Gouvernement a décidé de mettre à la disposition de tous les postes comptables des journaux à souches (quittanciers) sécurisés. Après le lancement officiel de ce nouveau document de travail par Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le mercredi 04 septembre 2024, le Ministre en charge des Finances et du Budget a cru nécessaire d’inviter tous les utilisateurs, principalement les Trésoriers Régionaux, les Trésoriers Principaux et les Trésoriers aux fins de les sensibiliser à son bon usage et d’attirer leur attention sur le respect des principes comptables. A l’occasion, il est impératif de procéder à la vérification et aux arrêts des caisses ainsi qu’à la récupération des tous les anciens journaux à souches et les valeurs des caisses en leur possession. »

Les recommandations de ce Rapport sont sans appel :

« Envoi d’une note d’observation à l’ACCT, aux TR et au TP sur ce manquement qui porte atteinte à la qualité de travail fourni ; • Qu’un séminaire sur l’éthique et la déontologie professionnelle soient organisé à l’attention les Trésoriers Régionaux, les Trésoriers Principaux et les Trésoriers sans occulter la tenue des documents comptables ; Relever de leurs postes les responsables des Impôts et des Douanes de Berbérati, Mbaïki, Bimbo, Carnot, Dékoa et Bossangoa exception faite pour la Douane de Bossangoa pour cause du non-respect de l’instruction n° 751/21/MFB/DIRCAB; Diligenter une mission de contrôle approfondi de gestion au niveau de ces postes comptables ainsi qu’aux postes comptables présentant un solde anormal (dépenses supérieures aux recettes) ; Qu’une sanction soit prise à l’encontre des Trésoriers Régionaux, les Trésoriers Principaux et les Trésoriers suivant les tableaux ci-dessous : Instruire les Trésoriers Régionaux, les Trésoriers Principaux à tenir le livre journal pour la traçabilité des leurs opérations ; Instruire les Trésoriers Régionaux, les Trésoriers Principaux à transcrire les opérations bancaires dans leurs livres journaux ; Attirer l’attention des trésoreries régionales, les Trésoriers Principaux et les Trésoriers sur la délocalisation des recettes parce que les recettes de certains postes ne reflètent pas le niveau d’activités économiques de leur localité ; Instruire les trésoreries régionales, les Trésoriers Principaux et les Trésoriers à respecter les clés de réparation des recettes des Patentes et de l’IGU de manière à ce les communes puisses recevoir convenablement leur quote-part ; Procéder au remplacement ou à la mutation des trésoreries régionales, les Trésoriers Principaux et des Trésoriers ayant déjà passé plus de trois ans à leurs postes ; Instruire les trésoreries régionales, les Trésoriers Principaux à faire la première centralisation des opérations des agents en poste de leurs circonscriptions financière. »

Selon nos investigations, l’une des causes principales du faible niveau des recettes fiscales et douanières réside dans l’utilisation des carnets de quittances parallèles par les responsables des Impôts et des Douanes de Berbérati, Mbaïki, Bimbo, Carnot, Dékoa et Autres. Ce sont des documents comptables usités en lieu et place des journaux à souches légaux qui leur ont été officiellement remis. En effet, afin de s’en mettre plein la poche, les responsables des impôts, des douanes et du trésor font recours à ces documents, s’ils ne se servent pas des intercalaires et de carbone pour minorer les recettes réellement encaissées.

Et pourtant en 2008, alors que le président Faustin Archange Touadéra assumait les fonctions de premier ministre, une commission d’enquête de contrôle de ces carnets de quittances avait été mise en place. Placée sous la responsabilité du ministre – conseiller à la présidence M. Mboli – Fatrane et gérée par le ministre de la communication et des médias Balalou Maxime, à l’époque des faits un simple inspecteur du trésor, qu’entourait une cour de délateurs à loisirs, elle avait pour mission de vérifier la conformité des montants des recettes perçues et encaissées aux originaux des quittances délivrées aux contribuables par les responsables des services des impôts, des douanes et du trésor public.

Si la lecture des souches des carnets de quittances avait révélé de grossiers écarts, des pratiques de minorations des montants et de l’usage d’autres carnets, seulement quelques agents des impôts et du trésor avaient été arrêtés, jugés et condamnés. En réponse et à la demande des partenaires techniques et financiers internationaux dont la BAD, de profondes réformes avaient été engagées parmi lesquelles la dématérialisation des recettes, leur bancarisation et la création de la direction générale des marchés publics.

De ce fait, comment peut – on encore entendre parler de carnets de quittances parallèles huit (8) années plus tard ?

Tout simplement parce que les réseaux de ces carnets de quittances parallèles n’étaient jamais inquiétés, démantelés et dissous. Ni à la douane, ni aux impôts, ni au trésor public. C’est grâce à leur usage que certains cadres des impôts, des douanes et du trésor qui perçoivent de salaires plus ou moins modiques, continuent de mener aujourd’hui des trains de vie insolents et ostentatoires. Parmi ceux – ci, figurent un certain Aristide Angouré et d’autres douaniers. C’est ce qui constitue les sources de revenus si élevés de ce Monsieur qui est incapable de faire une phrase complète en français. C’est lui qui les produit, les détient et les fait distribuer à Bangui et dans les provinces. Ces documents portent essentiellement sur les droits d’accise sur l’alcool, les cigarettes et les cigares.

C’est pourquoi, cet individu est devenu, comme son Patron Frédéric Théodore Inalo, « un grand immobilier avec des villas en location à Bangui et en provinces, un grand transporteur à la tête d’une concession de véhicules en location toutes catégories confondues, un grand opérateur économique sous des prête – noms qui raflent les marchés publics, en violation des dispositions de la loi et de la charte des douaniers, un grand hôtelier avec un hôtel à Damara, des motels et des restaurants dans la ville de Bangui tenus par des copines au point où celles – ci ont fini par l’appeler ces derniers temps « Monsieur Balthasar de Bangui » et lui soutirent régulièrement de l’argent en menaçant de publier les vidéos de ses exploits sexuels. Et un grand fournisseur de cigares « Maduro » à vil prix dans la ville de Bangui et à Ouango. »

Affaire à suivre….

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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