RDC : Joseph Kabila reagit après la réquisition de la peine de mort contre lui

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence après la réquisition de la peine de mort prononcée contre lui par le parquet militaire. Le 22 août, le général Lucien René Likulia, représentant du ministère public devant la Haute Cour militaire de Kinshasa, a demandé la condamnation à mort de l’ex-chef d’État pour crimes de guerre, trahison et organisation d’un mouvement insurrectionnel.

Le procureur a également requis vingt ans de prison pour apologie de crimes de guerre et quinze ans pour complot. Ces poursuites s’inscrivent dans un procès ouvert en juillet et mené par contumace, Joseph Kabila ne s’étant pas présenté devant la juridiction militaire. L’ancien président est accusé de collusion avec le mouvement rebelle M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), groupes armés soutenus par le Rwanda et impliqués dans les violences persistantes à l’Est du pays.

Dans un communiqué rendu public début septembre, Joseph Kabila a réagi avec fermeté. Il a dénoncé une procédure « politiquement motivée » visant, selon lui, à « faire taire l’opposition » et à écarter toute voix discordante. « Ce procès n’a rien à voir avec la justice », a-t-il déclaré, tout en appelant à un dialogue national et à une réconciliation véritable.

Le débat est d’autant plus vif que la RDC a levé, en 2024, le moratoire sur la peine de mort instauré depuis 2003. Si aucune exécution n’a encore eu lieu, cette réquisition contre un ancien président en fonction de 2001 à 2019 marque un tournant inédit dans l’histoire politique et judiciaire du pays.

Reste désormais à savoir si la Haute Cour militaire suivra les réquisitions du parquet ou si la défense de Joseph Kabila obtiendra l’annulation des charges retenues contre lui.

Daniel GABA DOVI

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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