RDC : La CPI ouvre une enquête sur KAGAME, KABILA et NAANGA pour crimes de guerre

La Cour pénale internationale (CPI) a récemment ouvert une enquête sur les crimes commis en République démocratique du Congo (RDC), ciblant spécifiquement le président rwandais Paul Kagame, l’ancien président congolais Joseph Kabila et Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et leader du groupe rebelle Alliance du Fleuve Congo (AFC). Cette démarche fait suite à une série de plaintes déposées par diverses organisations et personnalités politiques congolaises, accusant ces individus de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre dans l’est de la RDC.

Depuis plusieurs décennies, l’est de la RDC est le théâtre de conflits armés impliquant divers groupes rebelles. Parmi eux, le Mouvement du 23 Mars (M23), soutenu par le Rwanda, a été particulièrement actif. Des rapports des Nations Unies ont documenté le pillage systématique et le trafic de minerais depuis la RDC vers le Rwanda, alimentant ainsi les conflits dans la région. Plus récemment, l’AFC, dirigée par Corneille Nangaa, a émergé comme un acteur clé dans l’instabilité de la région. Des liens ont été établis entre l’AFC et des personnalités politiques de haut rang, notamment Joseph Kabila, suggérant une coordination dans les activités déstabilisatrices.

  • Offensive du M23 et exploitation minière illégale : En février 2025, le M23, soutenu par le Rwanda, a lancé une offensive majeure dans l’est de la RDC, consolidant le contrôle de Kigali sur des mines de minerais précieux, tels que le coltan et l’or. Cette intervention a conduit à une augmentation significative des exportations rwandaises de ces « minerais de sang », exacerbant le conflit dans la région.
  • Rassemblement rebelle à Bukavu : Le 27 février 2025, un rassemblement dirigé par Corneille Nangaa à Bukavu a été marqué par des explosions et des tirs, entraînant plusieurs morts. Nangaa a accusé le président Félix Tshisekedi d’être à l’origine de l’attaque, bien que sans fournir de preuves concrètes. Cet incident illustre l’escalade de la violence liée aux activités rebelles dans l’est de la RDC.
  • Mandat d’arrêt international contre Corneille Nangaa : En février 2025, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe a émis un mandat d’arrêt international contre Corneille Nangaa, l’accusant de crimes de guerre et de haute trahison. Cette action judiciaire souligne la détermination des autorités congolaises à poursuivre les responsables des violences dans l’est du pays.

L’ouverture de cette enquête par la CPI représente une étape majeure dans la quête de justice pour les victimes des atrocités commises dans l’est de la RDC. Elle reflète également une volonté accrue de la communauté internationale de tenir pour responsables les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans des crimes graves. Cependant, cette démarche pourrait également exacerber les tensions politiques dans la région, notamment entre la RDC et le Rwanda, et au sein de la classe politique congolaise.

Il est essentiel que cette enquête soit menée de manière impartiale et approfondie, afin de garantir que les responsables soient traduits en justice et que les victimes obtiennent réparation. La coopération des États concernés sera cruciale pour assurer le succès de cette initiative judiciaire et pour promouvoir une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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