Le Samedi 12 juin, au moment où tous les projecteurs étaient braqués sur les élections législatives algériennes, un important émissaire a été dépêché par Bamako à Alger, Moulay Zeini, expert de l’ONU sur les trafics d’armes au Sahel, ancien directeur de cabinet du président de la Commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki, et actuel ministre-conseiller spécial du président de transition, le colonel Assimi Goïta.
Moulay Zeini a débarqué à Alger avec pour mission de rencontrer les dirigeants algériens et de demander une audience privée avec Abdelmadjid Tebboune pour lui remettre un message de la part du colonel Assimi Goita.
L’homme fort de Bamako est aujourd’hui de plus en plus isolé sur la scène africaine et internationale. Les sanctions de la CEDAO et de l’Union Africaine compromettent l’avenir du Mali. Mais c’est surtout la colère de Paris et ses menaces de retirer les milliers de soldats déployés au nord du pays qui pourrait être fatale pour ce nouveau Mali que le colonel Goita veut dessiner. Si les soldats français se retirent, les groupes armées islamistes seront rapidement aux portes de Bamako et le Mali devient la Syrie-Bis d’un nouveau Daech au Sahel. Le colonel malien veut à tout prix éviter ce scénario catastrophique.
Pour ce faire, il propose une alliance à Tebboune pour amadouer Macron et le convaincre de revenir à de meilleurs sentiments envers les putschistes maliens. Et en deuxième lieu, l’homme fort de Bamako souhaite une implication plus grande de l’armée algérienne dans la sécurisation des frontières au nord du pays et pourquoi pas des aides directes pour repousser la menace djihadiste. Tebboune, soulignent nos sources, s’est montré très sensible au message du colonel Assimi Goïta et il a promis de s’impliquer sérieusement dans le dossier Malien. « L’Algérie ne peut pas laisser le Mali tout seul face au péril djihadiste », a-t-on promis à Alger en attendant des mesures concrètes
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