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Ce jeune lycéen pourrait bien voir son rêve devienne une réalité : prévenir et soigner certaines formes de cancer de la peau avec un simple savon. Passionné de chimie depuis l’enfance et doté d’un caractère altruiste, Heman Bekele est désormais parrainé par des scientifiques de renom, et se réjouit que les premiers tests soient déjà programmés.
Heman Bekele est un jeune scientifique de 15 ans qui vient d’être élu Kid of the Year (« enfant de l’année ») par le magazine Time. Il travaille sur un savon innovant qui pourrait traiter à des stades précoces et avancés les cancers de la peau. Alors que les tests sur les animaux n’ont toujours pas débuté, son idée est toutefois prise très au sérieux par des chercheurs de renom.
À 15 ans, Heman Bekele vient de décrocher le titre de Kid of the Year par le magazine Time. Pourquoi une telle gratification ? Originaire d’Éthiopie, arrivé aux États-Unis à 4 ans avec sa famille, il aurait inventé un savon capable de prévenir et traiter plusieurs formes de cancers de la peau, notamment le mélanome, une tumeur potentiellement agressive, qui, traitée à un stade tardif, peut donner des métastases et conduire au décès du patient. En France, 17 922 nouveaux cas de mélanome ont été diagnostiqués en 2023 et il a causé 1 980 décès en 2018. Dans le monde, 132 000 mélanomes sont détectés chaque année, selon l’Organisation mondiale de la Santé.
L’imiquimod, efficace contre le mélanome
Concrètement, quelle est l’idée d’Heman Bekele ? Celle-ci est née quand ce passionné de chimie entend parler de l’imiquimod, un antitumoral qui modifie la réponse immunitaire. Le médicament se présente sous forme de crème, indiqué dans le traitement topique des verrues génitales et périanales externes de l’adulte, mais aussi, contre une forme de cancer de la peau, les petits carcinomes baso-cellulaires superficiels. Plusieurs études ont aussi montré que le médicament pourrait être efficace contre le mélanome. Heman Bekele s’est alors demandé s’il serait possible d’en faire un traitement moins coûteux, facile d’accès et d’utilisation pour les patients.
Il a alors réfléchi à un objet que chacun utilise, quelle que soit sa classe socio-économique. « Presque tout le monde utilise de l’eau et du savon pour se nettoyer. Le savon serait donc probablement la meilleure option », explique-t-il au Time. Mélanger le médicament à un pain de savon ordinaire ne peut pas suffire, la mousse du savon éliminant le pouvoir thérapeutique de l’imiquimod. La solution pourrait alors consister à combiner le savon à des nanoparticules à base de lipides qui persisteraient sur la peau une fois le savon éliminé.
Bientôt les premiers tests
Après avoir gagné 25 000 dollars, arrivant premier d’un concours, il a ensuite pu trouver un laboratoire professionnel pour accueillir ses recherches après avoir fait la rencontre du Pr. Vito Rebecca, biologiste à la prestigieuse Université Johns Hopkins à Baltimore (États-Unis). Voilà six mois que l’un et l’autre mènent des recherches fondamentales sur des souris. Cela consiste en l’injection de souches de cancer de la peau, puis de l’application du savon lipidique, dans lequel a été introduit l’imiquimod.
Les premiers tests auront lieu prochainement, mais le chemin à parcourir est encore long avant que le savon ne voie le jour… s’il voit le jour. Outre les tests, et seulement s’ils s’avèrent encourageants, reste encore à faire breveter le savon et à obtenir la certification de la Food and Drug administration, l’agence américaine de certification des médicaments. En tout, si ce savon contre le mélanome obtient une autorisation de mise sur le marché, cela pourrait prendre une décennie au total, estime le Time.
Mais Heman Bekele a le temps, à tout juste 15 ans. Il espère en faire un traitement des cancers de la peau à un stade précoce, notamment le stade 0 alors qu’il n’y a qu’une petite excroissance sur la peau. Mais aussi à des stades supérieurs, en complément d’autres traitements.
Source Destination Santé et Futura