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L’équipage du C-130 de l’armée nigériane, retenu plusieurs jours au Burkina Faso, a finalement été libéré et est arrivé à Accra, au Ghana, ce vendredi 20 décembre. L’annonce a été faite par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, sur sa page X, vidéo à l’appui.
Pour Abuja, il s’agit d’une victoire diplomatique. Le Nigeria affirme avoir choisi la voie pacifique afin d’éviter un affrontement sanglant avec le régime burkinabè. La visite du chef de la diplomatie nigériane à Ouagadougou est présentée comme une ultime tentative de dialogue, une « dernière chance » offerte à Ibrahim Traoré pour éviter l’irréparable. Dans ce récit, la junte burkinabè apparaît comme provocatrice et isolée, cherchant à se donner une contenance après l’échec de l’Alliance des États du Sahel (AES) au Bénin.
À Ouagadougou, la libération des soldats nigérians peut être interprétée autrement : non pas comme une humiliation, mais comme une démonstration de fermeté. La junte burkinabè aurait voulu rappeler qu’aucune puissance régionale, pas même le Nigeria, ne peut agir sans tenir compte de sa souveraineté. Dans ce discours, la rétention de l’équipage est présentée comme une mesure de sécurité légitime, et la libération comme un geste de bonne volonté, preuve que le Burkina Faso reste maître de ses décisions.
Cet épisode illustre la fragilité des relations entre les pays de la CEDEAO et ceux de l’AES, où chaque geste est interprété comme un test de puissance.





