Tchad/Affaire Succès Masra : Un cabinet français veut s’introduire dans le procès au côté de l’opposant

Depuis le début de l’affaire visant notre Président, Dr Succès Masra, ancien Premier ministre, de graves irrégularités entachent la procédure judiciaire en cours. En tant que citoyen attaché à l’État de droit, il est impératif de dénoncer ce qui s’apparente à une justice à géométrie variable, dévoyée de sa mission.

La première anomalie est d’ordre chronologique : la fameuse audio, censée constituer un élément incriminant, est entre les mains de Mht Moussa directeur de la police judiciaire depuis le 6 mai, tandis que les faits reprochés à Dr Masra sont datés du 14 mai. Cette contradiction fondamentale n’a fait l’objet d’aucune clarification, ni rectification. La justice ne peut se construire sur des incohérences aussi flagrantes.

La seconde entorse concerne la procédure elle-même : c’est le procureur de la République, et non le juge d’instruction comme le prévoit la loi, qui a initié l’ouverture d’une information judiciaire. Ce glissement de compétence est illégal. Pourtant, c’est sur cette base irrégulière que le juge d’instruction a choisi de placer Dr Masra en détention préventive, sans respect du droit à une défense éclairée, indépendante et équitable.

Face à cette situation préoccupante, le cabinet français Bourdon & Associés a officiellement exprimé sa volonté d’intervenir dans cette affaire, en appui aux avocats locaux déjà constitués pour la défense du Président Masra. Ce choix s’inscrit pleinement dans le cadre légal en vigueur au Tchad.Il est important de rappeler que, selon l’article 78 du Code de procédure civile, commerciale et sociale du Tchad : « Les parties peuvent constituer avocat à tout moment de la procédure, par déclaration écrite ou verbale faite à la juridiction ou à l’audience. »

Cet article ne limite en aucun cas le droit de se faire représenter à des avocats tchadiens. Aucune loi ne s’oppose à l’intervention d’un avocat étranger, dès lors que les conditions de forme sont respectées. Ainsi, les avocats français ont pleinement le droit de se joindre à la procédure, aux côtés de leurs confrères nationaux. C’est pourquoi l’engagement du cabinet Bourdon & Associés est salutaire : il démontre que, même au-delà des frontières, la vigilance juridique est vivante, et que les abus ne passeront pas sous silence.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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