Togo/Ghana : Tensions foncières à la frontière avec le Ghana, une menace pour la stabilité régionale

Les zones frontalières entre le nord du Togo et le Ghana connaissent une recrudescence de tensions liées à des différends fonciers persistants entre communautés agricoles et pastorales. Cette situation, alimentée par la pression croissante sur les terres, pose aujourd’hui un réel risque pour la stabilité sociale et sécuritaire de la région.

Dans plusieurs localités proches de la frontière, les éleveurs, en quête de pâturages pour leur bétail, entrent fréquemment en conflit avec les agriculteurs, soucieux de protéger leurs champs. La raréfaction des ressources naturelles, due à la désertification, à la déforestation et à l’irrégularité des saisons agricoles, exacerbe les tensions. De simples querelles de voisinage dégénèrent souvent en affrontements violents, menaçant la coexistence pacifique des communautés.
Selon un récent reportage du média togolais Laabali, ces tensions fragilisent le tissu social et créent un terreau favorable à l’implantation de groupes armés. Déjà touchée par l’instabilité dans certaines régions du Sahel, la zone frontalière pourrait devenir une nouvelle voie d’infiltration pour les acteurs extrémistes cherchant à exploiter les divisions communautaires et le vide sécuritaire.

Face à cette menace, les autorités locales, les chefs traditionnels et les organisations de la société civile multiplient les appels au dialogue. Des médiations communautaires et des projets de gestion partagée des ressources sont en cours, mais les moyens restent limités. Pour prévenir une escalade de la violence, des observateurs plaident pour une implication plus soutenue de l’État et de ses partenaires internationaux, à travers le renforcement des dispositifs de prévention des conflits, le développement rural et l’éducation à la paix.

Au-delà du Togo, cette situation interpelle toute la région ouest-africaine, où les frontières poreuses et les tensions communautaires fragilisent les efforts de sécurité collective. Une approche transfrontalière, impliquant le Ghana, devient indispensable pour contenir les risques et préserver la stabilité.

Geoffroy AMEYA (stagiaire)

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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