On l’ignore souvent mais la Rus’ de Kiev connut son apogée au mitan du XIème sous le règne de Iaroslav le Sage.
A cette date, le jeune mais puissant Etat des Slaves orientaux – dont la capitale était Kiev – était pleinement intégré à l’Europe occidentale comme en témoignent les brillantes unions contractées par les filles du grand prince (veliki kniaz) de Kiev :
Anastasia épousa André Ier, roi de Hongrie ;
Élisabeth fut mariée à Harald III, roi de Norvège ;
Agathe convola en justes noces avec Édouard l’Exilé, le fils du roi d’Angleterre Edmond Côte-de-Fer.
Enfin, Anne (Anna Iaroslavna) devint reine des Francs en 1051 après son mariage avec le roi Henri Ier.
Cela dit, les fils de Iaroslav ne furent pas en reste puisque :
Iziaslav Ier épousa Gertrude de Pologne ;
Et Vsevolod Ier fut uni à Anastasia, la fille de l’empereur byzantin Constantin IX Monomaque.
Deux remarques pour finir :
La première est anecdotique : c’est avec l’arrivée de cette princesse kiévienne que le prénom grec Philippe fit son entrée dans la famille des Capétiens.
La seconde l’est moins : c’est Henri Ier qui demanda la main de la princesse slave en envoyant à Kiev une grande ambassade conduite par Roger II, évêque de Châlons. Cela en dit long sur le rayonnement de la cour de Kiev au milieu du XIème siècle.
Ci-dessus Anne de Kiev et Henri Ier échangent leurs consentement. Enluminure du XIVème siècle tirée des Chroniques de France ou de Saint-Denis, manuscrit conservé aujourd’hui à la British Library sous la référence ms. 16 G VI.