Le Ghana a officiellement lancé ce 19 août 2024, un projet colossal de complexe pétrolier qui ambitionne de transformer le paysage énergétique du pays et de l’ensemble du continent africain.
Ce projet, d’une valeur de 60 milliards de dollars, prévoit la construction d’une infrastructure capable de raffiner jusqu’à 900 000 barils de pétrole par jour, dépassant ainsi les capacités de la nouvelle raffinerie Dangote au Nigeria, qui traite 650 000 barils par jour.
Porté par la Petroleum Hub Development Corporation, ce mégaprojet ne se limite pas à une simple raffinerie. Il inclura trois raffineries, cinq usines pétrochimiques et des installations de stockage pouvant contenir jusqu’à 10 millions de mètres cubes de produits pétroliers. Le complexe, qui s’étendra sur 8 000 hectares, comprendra également de nouvelles infrastructures portuaires.
Le gouvernement ghanéen espère que ce projet, déployé sur trois phases de construction sur 12 ans, augmentera le PIB du pays de 70 % et créera près de 800 000 emplois. Ce développement est considéré comme crucial pour réduire la dépendance du Ghana aux importations de produits pétroliers raffinés.
Cependant, le projet a déjà suscité des controverses. La communauté de Nzemma, sur le territoire de laquelle le complexe sera implanté, a exprimé des préoccupations concernant le manque de transparence dans le processus d’expropriation. Les tensions montent alors que les habitants craignent la destruction de milliers d’hectares de plantations de cocotiers sans compensation adéquate.
D’autres voix s’interrogent sur la viabilité économique du projet, soulignant l’absence d’investisseurs solides pour assurer le financement initial de 12 milliards de dollars. Les observateurs attendent de voir si le Ghana pourra réaliser un projet d’une telle envergure.
Ce complexe pétrolier symbolise les aspirations croissantes des pays africains en matière d’indépendance énergétique. Alors que le continent dispose de vastes réserves pétrolières, sa capacité de raffinage reste limitée. Le projet ghanéen pourrait redessiner la carte énergétique de l’Afrique, mais il pose également des questions cruciales sur l’équilibre entre développement économique, protection de l’environnement, et respect des droits des communautés locales.
La réussite de ce projet pourrait marquer un tournant pour l’énergie africaine, dans un contexte global de transition énergétique. Le pari du Ghana est audacieux, et son succès ou son échec aura des répercussions importantes pour l’avenir du continent.
Source : Vox Sahel
