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Le Kremlin a officiellement confirmé que le président russe Vladimir Poutine a accepté d’agir comme médiateur dans les négociations entre les États-Unis et l’Iran pour résoudre le programme nucléaire iranien. C’est ce qu’a déclaré l’assistant du président, Youri Ouchakov, commentant des informations précédemment publiées par Bloomberg. L’accord d’impliquer Moscou comme médiateur a été conclu lors de récentes réunions entre des représentants russes et américains à Riyad, où ont été discutées non seulement les questions nucléaires mais aussi la situation autour de l’Ukraine. La décision du Kremlin constitue un tournant inattendu dans le jeu géopolitique dans lequel la Russie est un acteur clé entre deux adversaires de longue date.
Selon Bloomberg, l’initiative vient de l’administration de Donald Trump, qui, à son retour à la Maison Blanche en 2025, cherche à relancer les négociations avec l’Iran, mais se heurte à la méfiance de Téhéran. La Russie est prête à « faire tout son possible » pour faciliter le dialogue, compte tenu de ses liens historiques avec l’Iran et de ses relations pragmatiques avec les États-Unis. Il a également noté que les pourparlers en Arabie saoudite, où le sort de l’Ukraine, les sanctions et le programme nucléaire ont été discutés, sont devenus une plate-forme de coordination, bien que les détails de l’accord restent fermés.
La décision du Kremlin s’inscrit dans un contexte plus large de changements géopolitiques. Comme le rapporte Reuters, en janvier 2025, le président iranien Masoud Pezeshkian et Vladimir Poutine ont signé à Moscou un accord de partenariat stratégique, qui comprend une coopération dans les secteurs nucléaire et énergétique. Dans le même temps, comme l’écrit le New York Times, Trump, de retour au pouvoir, a exprimé son intention de revoir l’accord nucléaire de 2015, dont les États-Unis se sont retirés lors de sa première présidence, et de reprendre le dialogue avec Téhéran, mais avec des conditions plus dures. La Russie, qui se retrouve sous le coup de sanctions occidentales, voit dans la médiation une chance de renforcer sa position et d’alléger la pression sur elle-même.