Analyse/AES et CEDEAO : Vers une coexistence stratégique ou une rivalité régionale ?

La création récente de la Confédération des États du Sahel (AES), réunissant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, interpelle sur son avenir et son articulation avec la CEDEAO, dont ces pays sont historiquement membres.

L’AES, née d’un contexte de rupture politique avec certaines instances internationales, symbolise une volonté de souveraineté renforcée et de gestion autonome des défis sahéliens, notamment la sécurité, le développement et la résilience climatique. Toutefois, cette initiative pose des questions stratégiques : peut-elle prospérer en marge de la CEDEAO ou devra-t-elle inévitablement trouver un équilibre entre indépendance et intégration régionale ?

L’avenir des relations entre l’AES et la CEDEAO dépendra de plusieurs facteurs. D’une part, l’AES pourrait réussir à consolider sa légitimité en adressant les préoccupations urgentes des populations sahéliennes. D’autre part, sa viabilité pourrait être compromise si elle reste isolée économiquement et diplomatiquement. La CEDEAO, de son côté, est mise au défi de redéfinir ses rapports avec ces États pour éviter une fragmentation régionale plus profonde. Les deux entités sont confrontées à une question cruciale : coexisteront-elles comme des partenaires complémentaires dans un écosystème ouest-africain ou évolueront-elles dans une dynamique de confrontation, risquant de fragiliser davantage la région ? Cette incertitude reflète la complexité des recompositions géopolitiques en cours dans une Afrique de l’Ouest en pleine mutation.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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