Cette homophobie a été « importée », souligne l’IDNOWA, qui considère que l’animosité envers les personnes LGBT au Ghana a été alimentée par la tenue, en 2019, d’un congrès du « World Congress of Families », le Congrès mondial des familles, une organisation anti-LGBTQ basée aux États-Unis et fortement liée à la droite religieuse.
Des organisations de défense des droits de l’Homme, comme Human Right Watch, avaient déjà alerté sur les dangers de la propagande haineuse de ce groupe dans plusieurs pays africains.
« Ces religieux tentent d’imposer leur point de vue qui ne reflète pas notre diversité et notre riche héritage culturel. Les parlementaires ne devraient pas se laisser guider par leurs idées religieuses, l’agenda de notre pays ne doit pas être dicté par la religion », déplore aujourd’hui l’association.
Si le Ghana vote cette loi anti-LGBT, d’autres pays d’Afrique de l’Ouest risquent de prendre le même chemin, s’inquiètent les membres de l’IDNOWA dans la région.
Du côté de la présidence ghanéenne, le sujet est abordé avec des pincettes. En pleine crise économique, le chef de l’État, Nana Akufo-Addo, qui voudrait attirer les investissements des Afro-Américains et des Ghanéens de la diaspora, souhaite véhiculer l’image d’un pays ouvert et tolérant. Un cliché écorné par cette proposition de loi qui, selon plusieurs spécialistes, a de fortes chances d’être adoptée
Avec AFP