HISTOIRE: QUI EST MARCEL MARCEAU DIT LE MIME RESISTANT

Le mime Marceau, de son vrai nom Marcel Mangel est un célèbre mime français né à Strasbourg le 22 mars 1923. Il est le second fils de Charles Mangel, boucher polonais et d’Anna Werzberg.

L’influence de son entourage forge les passions du jeune Marcel : sa tante lui fait découvrir le cinéma et les films de Charlie Chaplin : pour lui c’est une révélation, il va s’en inspirer tout au long de sa vie pour construire son célèbre personnage de Bip. Son père qui rêvait d’être chanteur l’emmène souvent voir des opéras tandis que son professeur de français, Charles Muller, dit de lui qu’il est son meilleur élève en récitation et en poésie, on retrouve là l’influence de sa mère, passionnée de littérature. Il fréquente également des cours de dessin et de peinture.

Au début de la seconde guerre mondiale, sa famille d’origine juive polonaise est évacuée de Strasbourg et se réfugie à Périgueux. Ils font partis des 80 000 alsaciens poussés à l’exil par les allemands. Marcel entre au lycée Gay Lussac de Limoges, dirigé par Joseph Storck, qui sera, plus tard Juste parmi les Nations pour avoir protégé ses élèves juifs.
Le jeune Marcel devient alors moniteur de théâtre à la maison d’enfants du couple Hagnauer, un internat qui cachait des enfants juifs où il est connu sous le nom de Kangourou.

Sous l’influence de son frère Simon et de son cousin Georges Loinger, il rejoint la résistance et devient membre de la FTP Dordogne Nord (Franc-Tireurs et Partisans) en 1942 où il prend alors le pseudonyme de Marceau, ce qui deviendra plus tard son nom de scène. Il racontera plus tard qu’il a pris la résistance à cause des vers de Victor Hugo : « Joubert sur l’Agide, Marceau sur le Rhin » en ajoutant « Je suis né dans le Bas-Rhin et je voulais bouter les Allemands hors de France. »
Il réussi à faire fuir des centaines d’enfants en faisant croire qu’ils partent en vacances, ils les amènent jusqu’à la frontière suisse où les passeurs prennent le relais. Pour ne pas qu’ils se fassent repérer il leur apprend « la technique du silence », il se sert du mime et de l’humour pour les rassurer quand ils ont peur.

Le 19 février 1944, le père de Marcel est arrêté à Limoges dans la boucherie où il est employé ; il est transféré à Drancy puis déporté à Auschwitz où il décède.

A la libération il s’engage dans la première armée, dirigé par le général De Lattre de Tassigny et assignée à la libération du territoire français, il participe à la campagne d’Allemagne.

Son célèbre personnage de Bip est véritablement né le 22 mars 1947, jour de son 23ème anniversaire au théâtre de Poche Montparnasse. Ce jour-là, sort des coulisses un drôle de personnage : une sorte de pierrot blafard à l’œil charbonneux, à la bouche dessinée d’un trait rouge et portant un haut-de-forme orné d’une fleur rouge. C’est sa voix de gorge, sourde et voilée, handicapante pour une carrière d’acteur, qui va le pousser à devenir mime. Il aimait dire « La parole n’est pas nécessaire pour exprimer ce qu’on a sur le cœur ».


Cette même année il fonde « La compagnie Marceau ». Il s’accompagnera de Jacques Noël, décorateur de théâtre et de Pierre Verry qui sera son partenaire jusqu’en 1979 : il l’accompagnera dans toutes ses tournées et présentera ses numéros. Son acolyte Verry est remplacé par Adriano Sinivia en 1980.
En 1969, Marceau fonde la première école internationale de mime, il en confie la direction à Pierre Verry.

Marcel Marceau partagera sa vie avec Huguette Mallet, qui lui donnera deux fils, Michel et Baptiste, ainsi qu’avec Ella Jaroszewisz et Anne Sicco avec qui il a deux filles, Camille et Aurélia.

Tout au long de sa carrière, Marceau parcours le monde et brise la barrière de la langue grâce à son personnage de Bip et redonne toutes ses lettres de noblesses à son art. Il est le mime français le plus connu au monde, reconnaissable entre mille grâce à son teint enfariné, ses yeux cerclés de noir et sa bouche rouge ainsi que son pantalon blanc, sa marinière, sa veste grise à gros boutons et son chapeau d’où émerge une fleur écarlate. Malheureusement, son engagement dans la résistance est oublié au profit de ce grand artiste de génie, inspirant et intemporel. Cependant, un film nommé « Résistance » de Johnatan Jakubowicz rend hommage à son engagement dans la résistance.

Le célèbre mime décède, à 84 ans, le 22 septembre 2007 à Cahors, et est enterré au cimetière du Père Lachaise. Il était officier de la légion d’honneur, commandeur de l’ordre du mérite et commandeur des arts et des lettres.
Il voulait que sa maison de Berchères sur Vesgre, dans l’Eure et Loire, devienne après sa mort un musée du mime malheureusement son patrimoine artistique et ses biens sont vendus aux enchères en 2009 et le musée ne voit pas le jour. Cependant, quelques pièces lui ayant appartenu sont conservées à la bibliothèque nationale de France, d’autres sont la propriété de l’association « Un musée pour le mime » créée par certains de ses anciens élèves.

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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