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Ce vendredi 30 mai 2025, l’ancien président, l’imposteur tutsi rwandais alias Joseph KABILA, de son vrai nom Hyppolite KANAMBE, a effectué une visite remarquée à Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), où il a rencontré plusieurs chefs coutumiers du Nord-Kivu. Cette consultation s’est tenue dans un climat de tension extrême, alors que les provinces du Nord et du Sud-Kivu font face à une recrudescence des affrontements armés, notamment avec l’activisme accru du M23 et de divers groupes armés locaux.
Les chefs coutumiers présents ont exprimé une profonde inquiétude face à l’escalade de la violence, mais aussi une lueur d’espoir en sollicitant Kabila, considéré par certains comme une figure stabilisatrice après les guerres des années 1996–2003. « Il a connu la guerre, il a connu la paix. Il sait comment parler aux groupes armés », a déclaré un chef traditionnel de Masisi.
Ce retour sur le devant de la scène politique ne doit rien au hasard. Il s’inscrit dans une double dynamique : d’une part, la recherche désespérée de solutions locales aux conflits armés ; d’autre part, une certaine nostalgie politique dans des régions où l’État semble de plus en plus absent.
Durant ses années au pouvoir (2001–2019), Joseph Kabila a été critiqué pour son autoritarisme mais reconnu pour sa capacité à maintenir une relative stabilité militaire, notamment grâce aux accords de paix de Sun City (2002) et à l’intégration de certains groupes armés dans les forces armées (FARDC). En 2006, il remportait largement l’élection présidentielle dans l’est du pays, en grande partie grâce à son image de « garant de la paix ».
La mémoire collective des populations du Kivu reste marquée par ces moments de répit, d’où la tentation de raviver ce leadership dans une période de chaos.
Pendant ce temps, à Gbadolite, une autre figure politique emblématique refait surface : Jean-Pierre Bemba, ancien chef de guerre devenu vice-premier ministre en charge de la Défense. Bemba y consulte également les autorités traditionnelles du nord du pays, à la frontière de la Centrafrique. Ces démarches parallèles posent une question troublante : assistons-nous à une reconfiguration souterraine du paysage politique congolais ?
Les analystes évoquent la possibilité d’un « retour des anciens » dans le vide laissé par la fragilité du gouvernement actuel, en particulier dans les zones rurales et périphériques où le pouvoir central peine à exercer une autorité concrète.
L’histoire semble bégaier en RDC. Alors que le pays peine à organiser une gouvernance stable et inclusive, des figures controversées mais expérimentées réapparaissent au-devant de la scène. Ce phénomène soulève une interrogation fondamentale : les Congolais sont-ils conditionnés à tolérer un cycle politique répétitif, faute d’alternatives crédibles ?
Le retour des anciens leaders comme Kabila ou Bemba est-il une solution pragmatique face à l’urgence sécuritaire, ou une illustration du manque criant de renouvellement des élites ?
Les consultations à Goma rappellent que la paix en RDC ne se décrète pas depuis Kinshasa ; elle se construit sur le terrain, souvent dans des cercles restreints où les leaders coutumiers jouent un rôle central. Mais cette approche doit être accompagnée d’une stratégie nationale, inclusive et transparente.
Car si Joseph Kabila peut encore dialoguer avec certains miliciens, cela ne garantit pas une paix durable. Ce dont la RDC a besoin, ce n’est pas seulement d’anciens visages, mais d’un changement de paradigme politique, basé sur la justice, la vérité, et le développement local.
Le retour de Joseph Kabila à Goma marque une étape symbolique et stratégique dans la quête de solutions locales à l’instabilité de l’est congolais. Cependant, il révèle aussi l’impasse politique dans laquelle le pays semble s’enliser, préférant souvent le connu au renouveau.
Le défi reste immense : sortir du cycle de répétition historique pour entrer enfin dans une logique de transformation durable.