0076/HAAC/01-2023/pl/P
La République démocratique du Congo (RDC) est actuellement confrontée à une grave crise humanitaire alors que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par le Rwanda, intensifient leur offensive dans les régions orientales. Depuis janvier 2025, le conflit a entraîné plus de 7 000 décès et déplacé environ 450 000 personnes, suite à la destruction de près de 90 camps de déplacés.
Au début de l’année 2025, les rebelles du M23 ont lancé une avancée rapide, capturant des villes clés telles que Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, et Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu. Ces victoires stratégiques ont considérablement sapé le contrôle du gouvernement congolais sur les régions orientales riches en minerais.
La chute de Bukavu à la mi-février 2025 a marqué un point critique dans le conflit. Des témoins ont rapporté une résistance minimale de la part des forces gouvernementales, entraînant une panique généralisée et le déplacement de nombreux civils.
Les hostilités en cours ont engendré une situation humanitaire désastreuse. À Goma seulement, près de 3 000 personnes ont perdu la vie, et les établissements médicaux sont submergés de patients souffrant de blessures par balle et d’éclats d’obus. La destruction des camps de déplacés a laissé des centaines de milliers de personnes sans abri, aggravant le sort des populations vulnérables.
Les enfants sont particulièrement touchés, subissant des violences meurtrières, des enlèvements et des agressions sexuelles. Les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude face à l’augmentation du recrutement d’enfants soldats et à la recrudescence des cas de violences sexuelles. Les établissements de santé dans les zones de conflit signalent une hausse significative des incidents de viol, soulignant l’impact brutal du conflit sur les civils.
La résurgence du M23 a ravivé les tensions entre la RDC et le Rwanda voisin. Malgré les démentis constants de Kigali, des preuves substantielles indiquent un soutien rwandais aux rebelles. Les États-Unis ont imposé des sanctions à James Kabarebe, ancien ministre de la Défense du Rwanda, l’identifiant comme un lien clé avec l’insurrection du M23.
L’escalade du conflit pose une menace significative à la stabilité régionale, rappelant les guerres dévastatrices qui ont frappé la région de 1996 à 2003. La communauté internationale a appelé au dialogue et au retrait des forces du M23, mais la pression efficace sur le Rwanda reste limitée.
La situation dans l’est de la RDC continue de se détériorer, avec une violence croissante, des conséquences humanitaires sévères et des dynamiques régionales complexes. Faire face à cette crise multiforme nécessite des efforts internationaux concertés, incluant un engagement diplomatique, une assistance humanitaire et des mesures pour tenir responsables ceux qui perpétuent le conflit.