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Une étude récente vient bouleverser les idées reçues sur les pratiques sexuelles orales. Selon les travaux de l’oncologue Maura Gillison, relayés par plusieurs médias scientifiques, il existerait un lien direct entre le sexe oral notamment la fellation et le cunnilingus et le développement de certains cancers de la gorge, en particulier le cancer oropharyngé.
Le virus du papillome humain (VPH), déjà connu pour son rôle dans le cancer du col de l’utérus. Transmis par voie sexuelle, ce virus s’installe dans la zone des amygdales et de l’arrière-gorge, provoquant une inflammation chronique qui peut évoluer en cancer. Les personnes ayant eu plus de six partenaires sexuels voient leur risque multiplié par 8,6 selon l’étude.
Une épidémie silencieuse
Dans les pays occidentaux, les cas de cancer oropharyngé ont explosé ces deux dernières décennies, dépassant même ceux du col de l’utérus dans certaines régions comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Les hommes sont particulièrement touchés, notamment en raison de la fréquence plus élevée de pratiques sexuelles orales non protégées.
Prévention et sensibilisation
Face à cette réalité, les experts appellent à une meilleure information sur les risques liés au VPH, y compris dans le cadre du sexe oral. La vaccination contre le VPH, longtemps réservée aux jeunes filles, est désormais recommandée pour tous les adolescents, quel que soit leur sexe. L’usage du préservatif ou de digues dentaires lors des rapports oraux reste également une mesure de protection efficace.
Vers une nouvelle éducation sexuelle ?
Cette étude relance le débat sur l’éducation sexuelle et la nécessité d’aborder toutes les formes de pratiques avec clarté et sans tabou. Le plaisir ne doit pas occulter les risques, et une sexualité éclairée passe par l’accès à une information complète, scientifique et bienveillante.
Sources : Echos SantéThe Conversation20 Minutes